Les combats se poursuivent entre les forces armées soudanaises dirigées par Abdel Fattah al-Burhan et les paramilitaires des Forces de soutien rapide, dirigées par le général Mohamed Hamdane Daglo, dit “Hemedti”. Plus de 180 personnes ont été tuées et 1 800 autres blessées en trois jours, selon Volker Perthes, chef de la mission de l’ONU au Soudan. La situation humanitaire est catastrophique, avec deux hôpitaux évacués après avoir été touchés par des tirs de roquettes et de balles, ainsi que des coupures d’eau, de nourriture et d’électricité. Le général al-Burhan a ordonné la dissolution des Forces de soutien rapide, considérées désormais comme une rébellion armée. Le général Hemedti a appelé la communauté internationale à le soutenir contre son rival, qu’il décrit comme un “islamiste radical qui bombarde les civils depuis les airs”.
Khartoum assiégé par ses propres forces armées
Les affrontements entre les forces soudanaises ont lieu dans la capitale Khartoum et dans tout le pays. Des tirs d’artillerie, d’armes lourdes et des frappes aériennes sont devenus monnaie courante, plongeant la ville dans un état de siège alors qu’elle est assiégée par ses propres forces armées et que ses propres généraux siégeaient encore il y a peu dans les palais en flammes du cœur de la ville. Les habitants de Khartoum sont coincés dans des bâtiments proches du quartier général de l’armée ou du palais présidentiel. Les blessés ne peuvent pas atteindre les hôpitaux et la situation humanitaire est catastrophique.
Situation préoccupante au Darfour
Les nouvelles du Darfour sont également inquiétantes, faisant état de nombreuses victimes civiles et de pillages incessants. Les FSR s’appuient sur des milices armées locales qui multiplient les exactions. Forces de soutien rapide et armée y recrutent massivement, notamment parmi les jeunes des tribus arabes. Plusieurs grandes villes sont aujourd’hui touchées, comme Nyala, au sud. Les paramilitaires ont attaqué le quartier général de la 16e division d’infanterie avant d’en prendre le contrôle, tout comme celui de l’aéroport. Lundi, les combats se poursuivaient autour du centre-ville et des quartiers nord. Les violences se sont également propagées à El Fasher, où des affrontements ont eu lieu autour de la base militaire et du marché. Les organisations humanitaires ont été pillées. La situation est très préoccupante, car une personne sur trois a besoin d’aide humanitaire au Darfour, qui est fragile avec une escalade de la violence depuis trois ans.
Les Forces de soutien rapide contrôlent le Darfour Ouest
Depuis samedi, les violences ont gagné Zalingei, dans le centre. Les Forces de soutien rapide ont revendiqué le contrôle du Darfour Ouest. Plusieurs ONG ont suspendu leurs activités.
Patrick Babingwa