Jean-Luc Mélenchon dira ce jeudi soir à Marseille s’il se représente ou non aux élections législatives françaises de juin. Quel que soit son choix, il s’apprête à lancer la campagne électorale sur le terrain. Imposer une cohabitation à Emmanuel Macron ? Jean-Luc Mélenchon veut y croire.
Cette fois, c’est différent. « Nos électeurs ne se sentent pas vaincus comme en 2017 », confie Jean-Luc Mélenchon. Après avoir passé un accord électoral avec les socialistes, les écologistes et les communistes, le candidat de l’Union populaire à l’élection présidentielle pense que sa dynamique ne va retomber. En 2017, il avait perdu 4,5 millions de voix entre le premier tour de la présidentielle et le premier tour des législatives.
Le 10 avril dernier, Jean-Luc Mélenchon est arrivé en tête dans 105 circonscriptions. Très insuffisant pour avoir une majorité à l’Assemblée nationale. Mais le leader Insoumis et ses troupes ont fait le décompte du nombre de duels qui pourraient opposer les candidats de la Nouvelle union populaire, écologique et sociale (Nupes) et ceux de la majorité présidentielle sortante : il y en a 425. De quoi espérer. Même si l’exercice qui consiste à anticiper les scores des législatives en se basant sur ceux du premier tour de la présidentielle a toujours eu ses limites.
« Clarification »
L’Union des partis de gauche ? Jean-Luc Mélenchon pense qu’elle « clarifie » le paysage politique pour les électeurs. Pourtant, les premières fissures apparaissent dans certaines circonscriptions. Les tensions sont fortes, en particulier avec le parti communiste. Dans la circonscription de Vénissieux, en banlieue lyonnaise, attribuée à LFI, la tentative du PCF d’imposer sa candidate a ainsi agacé au sein de La France insoumise. « Un accord a été signé, il faut le respecter », juge un cadre Insoumis.
Malgré ces frictions, les investitures seront bouclées la semaine prochaine. Qu’il se représente ou non à Marseille, Jean-Luc Mélenchon partira en campagne pour soutenir ses candidats. Il compte se rendre dans le plus de circonscriptions possibles, notamment dans le Sud-Ouest.
« Le second tour n’a pas tout réglé »
Devant les candidats investis par la majorité présidentielle mardi soir, Emmanuel Macron a exhorté ses troupes « à ne pas se laisser intimider par ceux qui voudraient rejouer aux législatives ce qui a été tranché à la présidentielle ». Ce faisant, il a désigné Jean-Luc Mélenchon comme son adversaire numéro un pour ces législatives. L’intéressé s’en frotte les mains : « Emmanuel Macron se rend bien compte que le second tour n’a pas tout réglé. Le chef de l’État n’avait pas anticipé de tomber sur un os comme moi ! »
Alors, lui Premier ministre ? Une façon de marquer les esprits, mais plus qu’un slogan, à l’écouter. « Je me mets dans la situation de le devenir », confie le chef des Insoumis. Ses premières mesures s’il arrive à Matignon ? Un paquet social : l’augmentation du Smic à 1400 euros net, la révision de la grille des minimas salariaux ou encore la fixation d’un écart de 1 à 20 entre les salaires les plus bas et les plus élevés. Comme toujours, Jean-Luc Mélenchon refuse de croire aux sondages et rêve à nouveau de se glisser dans un trou de souris. Ce qu’il n’a jamais réussi à faire jusqu’à présent.