Les envois de fonds des diasporas africaines sont une ressource financière considérable pour le continent, selon un récent rapport d’Ecofin Pro. Les chiffres montrent une augmentation significative de ces transferts, passant de 67 milliards de dollars en 2016 à 97 milliards en 2022. Cette somme dépasse même l’aide publique au développement (APD) et les investissements directs étrangers (IDE), mettant en lumière leur importance pour l’Afrique.
Malgré leur volume élevé, ces envois de fonds ne contribuent que de manière marginale au financement du développement et à la création de richesse en Afrique. Le rapport souligne que les remises migratoires sont souvent utilisées pour des dépenses courantes telles que l’alimentation et les frais de scolarité, limitant ainsi leur impact sur les projets d’investissement et la croissance économique.
Les envois de fonds des diasporas africaines dépassent les flux de l’APD et des IDE. Par exemple, en 2021, les flux nets de l’APD vers l’Afrique ont atteint 35 milliards de dollars, soit moins d’un tiers des remises migratoires reçues par les familles des travailleurs migrants au cours de la même année. Plusieurs pays africains, tels que la Gambie, le Lesotho et les Comores, dépendent fortement de ces remises migratoires pour leur PIB.
Pour exploiter pleinement le potentiel des diasporas africaines, le rapport recommande d’élargir les bases de données sur les transferts financiers des migrants et de favoriser une concurrence équitable entre les opérateurs. De plus, l’émergence de fintechs telles que Wave, Sendwave, M-Pesa et Orange Money offre des services moins coûteux, ce qui pourrait stimuler la productivité de ces envois de fonds. Cependant, les défis liés aux coûts élevés des transferts et à l’utilisation de canaux informels doivent également être surmontés pour maximiser l’impact positif de ces remises migratoires sur le développement africain.