Les États-Unis ont officiellement achevé le retrait de leurs forces militaires du Niger en fermant leur dernière base située à Agadez. Ce lundi 5 août, une cérémonie a marqué le transfert des installations, confirmant l’absence totale de soldats et de matériel américain sur la base aérienne 201 d’Agadez.
La fermeture de cette base intervient suite à la décision du gouvernement nigérien en mars dernier de dénoncer l’accord de coopération militaire avec Washington. Considérant cet accord comme « illégal » et « injuste », Niamey avait demandé le départ des troupes américaines avant le 15 septembre. La base d’Agadez, utilisée pour des vols de surveillance et de reconnaissance à travers le Sahel, abritait encore récemment 200 militaires américains.
Cette décision de retrait fait suite à un coup d’État en 2023, où le président Mohamed Bazoum a été renversé par la junte militaire du CNSP. Initialement, les États-Unis avaient tenté de maintenir leur présence en négociant avec le nouveau régime dirigé par le général Abdourahamane Tiani. Cependant, ces efforts n’ont pas abouti, menant à la fermeture progressive des bases américaines, y compris celle de Niamey où 800 soldats avaient déjà été retirés en juillet.
Les perspectives de coopération militaire entre les États-Unis et le Niger restent incertaines. Les négociations de retrait ont inclus des assurances de la part des autorités nigériennes que les bases abandonnées ne seraient pas occupées par les Russes. Malgré cette promesse, la junte du CNSP a renforcé ses liens avec Moscou, recevant récemment des instructeurs et du matériel militaire russe.
Le départ des troupes américaines pourrait avoir des répercussions sur la stabilité et la sécurité de la région du Sahel. La base d’Agadez jouait un rôle crucial dans les opérations de surveillance contre les groupes terroristes. Sans cette présence, les dynamiques sécuritaires dans la région pourraient changer, rendant la situation plus complexe pour les partenaires occidentaux du Niger.
Seul un petit groupe d’Américains reste actuellement à l’ambassade des États-Unis pour régler les derniers détails administratifs. Le retrait total marque la fin d’une présence militaire qui avait débuté en 2012 sous la présidence de Mahamadou Issoufou, et qui a été progressivement démantelée suite aux changements politiques et militaires dans le pays.