Le Burkina Faso a été exclu de l’AGOA, une loi américaine permettant aux pays d’Afrique d’exporter vers les États-Unis sans payer de taxes douanières.
Petit à petit, les États-Unis se font de plus en plus distants. Washington se dit profondément inquiet des changements anticonstitutionnels en cours dans le pays et va soumettre aux dirigeants burkinabè dans les prochains jours des repères clairs pour réintégrer l’accord commercial.
En mars dernier, suite au coup d’État de janvier, les États-Unis avaient déjà mis fin au Millennium Challenge Account, un programme de coopération économique et d’investissements qui représentait environ 500 millions de dollars pour le Burkina Faso. Ouagadougou est également exclu du programme régional du MCA d’un montant similaire.
Pour l’économie du Burkina Faso, cette exclusion n’aura que peu d’effets immédiats, car d’une part, les exportations du Burkina Faso ciblées par l’AGOA ne représentent que quelques millions de dollars par an et elles concernent l’artisanat et le textile. D’autre part, si les entreprises ne bénéficient plus de l’exemption des droits de douane, elles ne sont pas interdites de commercer avec leurs partenaires aux États-Unis.
Reste que le signal politique envoyé par Washington est mauvais pour le Burkina Faso et pourrait inciter d’autres pays à limiter leur coopération ou à renoncer à des investissements dans le pays.
C’est peut-être sur ce point que l’exclusion aura les effets les plus dommageables, car comme le résume l’ancien ministre des Affaires étrangères, Ablassé Ouedraogo, « le Burkina Faso, pays sous assistance, n’a pas les moyens de s’isoler de ses partenaires »
rfi