Le travail des enfants dans les mines de Madagascar est de nouveau dénoncé dans un communiqué de l’ambassade américaine. Cette fois-ci, le coup de projecteur porte sur les mines de mica, un minéral utilisé dans les industries automobile et aéronautique pour ses propriétés de résistance au feu et d’isolation. L’industrie informelle du mica à Madagascar permet à des milliers d’enfants d’être exploités dans des conditions extrêmes, au péril de leur vie et de leur santé. Les garçons creusent les puits et les tunnels dans des mines insuffisamment aérées pour extraire le mica, tandis que les filles transportent et traitent le minéral, et sont souvent sollicitées sexuellement par les collecteurs. Beaucoup de ces enfants développent de graves maladies respiratoires à cause de la poussière de mica.
Une pauvreté extrême pousse les familles à envoyer leurs enfants travailler dans les mines pour subvenir à leurs besoins. La pandémie de Covid-19 et une sécheresse persistante dans la région ont exacerbé les pressions économiques qui poussent les familles à recourir au travail des enfants. Depuis l’année dernière, le projet Madagascar Shines, financé à hauteur de 4,5 millions de dollars par le ministère du Travail américain, s’attelle à lutter contre le travail des enfants dans les mines en offrant des services éducatifs et des moyens de subsistance à près de 4 000 enfants et adultes. Ce mardi 9 mai, une délégation en provenance de Washington doit rencontrer les différentes parties prenantes du projet pour suivre son évolution.
Les défenseurs des droits humains espèrent que le projet de loi du nouveau code minier, censé être voté vendredi 12 mai à l’Assemblée nationale, permettra de mettre fin à l’exploitation des enfants dans les mines. Pour la première fois à Madagascar, un article du code minier interdira l’emploi des enfants et des jeunes de moins de 15 ans dans les mines. Madagascar, qui est le premier exportateur mondial de mica et le troisième producteur mondial, envoie aujourd’hui près de 90% de sa production en Chine.