Du 12 au 14 mai 2025, les acteurs majeurs de l’industrie des hydrocarbures se sont réunis à Paris pour trouver des investisseurs pour 150 projets gaziers et pétroliers à travers le continent. En dépit de l’optimisme affiché par certains participants, le secteur traverse une période difficile, avec des prix du pétrole en baisse, affectant gravement les investissements. Les grandes entreprises énergétiques peinent à attirer des partenaires financiers, malgré l’importance des projets et les besoins en énergie du continent.
L’Afrique, riche en ressources naturelles, met en avant ses projets d’exploitation des hydrocarbures comme un levier pour son développement économique. “Nous avons encore besoin des hydrocarbures pour le développement de l’Afrique”, a déclaré Verner Ayukegba, vice-président de la Chambre africaine de l’énergie, soulignant que le gaz a joué un rôle clé dans le développement énergétique de l’Europe. En 2025, 150 blocs pétroliers et gaziers sont ouverts aux investisseurs dans près de dix pays. Mais malgré les appels à l’investissement, certains projets restent sans preneurs, ce qui soulève des inquiétudes sur la viabilité du secteur à court terme.
La chute des prix mondiaux du pétrole a impacté directement les perspectives d’investissement dans le secteur des hydrocarbures en Afrique. Les entreprises ont tendance à reporter ou réévaluer leurs engagements en raison de la volatilité des prix. “Cette dynamique n’est pas très positive”, a ajouté Ayukegba, précisant que les investisseurs sérieux se focalisent sur les rendements à long terme, plutôt que sur les fluctuations immédiates. Cette tendance à la prudence se reflète dans la lenteur avec laquelle certains appels d’offres sont remplis.
Le pétrole namibien représente un exemple d’opportunité prometteuse. L’annonce d’un projet gigantesque par TotalEnergies a fait naître de grands espoirs, bien que la mise en œuvre semble plus complexe et plus longue que prévu. Ce projet, bien que stratégique pour l’Afrique, illustre également les défis techniques et économiques auxquels le secteur est confronté. Par ailleurs, le marché mondial du gaz naturel liquéfié connaît une demande croissante, notamment en Asie et en Europe. Cependant, des experts pointent le manque d’investissements comme un frein majeur au développement de cette filière en Afrique.
Les projets de gaz naturel liquéfié en Afrique, tels que celui mené par UTM Offshore au large du Nigeria, représentent des investissements colossaux. Mais, malgré une demande internationale en forte croissance, ces projets peinent à se financer. Le manque d’investissements dans les infrastructures gazières pourrait ralentir la transition énergétique du continent, malgré l’intérêt mondial. Si la situation ne change pas, l’Afrique pourrait voir ses ambitions énergétiques freinées, alors même que des opportunités économiques majeures se dessinent.
L’Afrique possède un potentiel énergétique immense, mais l’avenir de son secteur des hydrocarbures dépendra en grande partie de la capacité à attirer des investissements étrangers. La conjoncture économique mondiale, marquée par une transition énergétique vers des énergies plus propres et un prix du pétrole incertain, pourrait rendre les pays africains plus vulnérables face aux défis financiers à venir. Les prochains mois seront décisifs pour la stabilisation de l’industrie et son rôle central dans le développement énergétique du continent.