Bruxelles a décidé de placer Yaoundé sur la liste des pays « non coopérants en matière de lutte contre la pêche illicite non déclarée et non réglementée ». La Commission avait déjà averti les autorités camerounaises en février 2021 leur reprochent de ne pas suffisament combattre la pêche illicite.
La Commission européenne va demander au conseil de l’Union européenne, c’est à dire aux ministres des États-Membres, de placer le pays sur une liste noire d’États sanctionnés… En langage bruxellois, on appelle cela « un carton rouge ». Depuis 2013, six autres pays en ont déjà reçu un, parmi lesquels les Comores, la Guinée ou encore le Sri Lanka. En clair, le Cameroun va être exclu du marché européen des produits de la mer.
Le commissaire européen à la Pêche, Virginijus Sinkervicius, reproche aux autorités de Yaoundé de n’avoir rien fait depuis un an pour freiner la pêche illicte. Le Cameroun, dit-il, a même « continué à enregistrer des navires de pêche opérant en dehors de ses eaux sans que leurs activités ne fassent l’objet d’un quelconque suivi ».
Sur le plan pratique, cette interdiction des produits de la pêche ne change rien pour le Cameroun qui n’exporte pas vers l’Europe pour des raisons de non-respect des règles sanitaires. Reste que le signal envoyé est négatif. Depuis 2010, l’Union européenne pratique une tolérance zéro envers la pêche illicite non déclarée et non réglementée, et ce afin de contribuer à la préservation de la biodiversité marine. La pêche illicite, c’est notamment celle qui se pratique dans les aires de reproduction des poissons ou dans les zones protégées.
rfi