Malgré une augmentation de l’offre sur les marchés internationaux, les prix du cacao continuent de grimper, suscitant des interrogations sur les mécanismes régissant ce marché stratégique. Cette situation paradoxale découle de multiples facteurs affectant à la fois la production et la distribution.
Selon l’Organisation internationale du cacao, plusieurs producteurs majeurs ont décalé des contrats de la saison 2023/2024 à celle de 2024/2025, imposant à l’offre actuelle de répondre à deux années de besoins. Parallèlement, les stocks mondiaux s’épuisent, particulièrement dans des hubs stratégiques tels que Londres et les États-Unis, malgré une hausse des livraisons récentes. Cette tension logistique contribue à maintenir une pression sur les prix.
Le contexte climatique joue également un rôle clé. La nouvelle récolte est compromise par des températures anormalement élevées et les effets de l’harmattan, un vent sec et poussiéreux typique d’Afrique de l’Ouest, sans oublier les sécheresses affectant les principales zones de culture. Ces conditions extrêmes, accentuées par le changement climatique, menacent directement la capacité des producteurs à stabiliser l’offre.
En outre, une maladie virale continue de ravager les plantations, affaiblissant la productivité des cacaoyers. Bien que des efforts soient déployés pour contenir cette épidémie, ses effets cumulés avec les défis climatiques compliquent la prévision d’une récolte suffisante pour répondre aux besoins des acteurs du marché.
Malgré les attentes d’une meilleure récolte à venir, les experts restent prudents. Si la situation actuelle perdure, l’insuffisance de l’offre risque de compromettre davantage les contrats en cours, alimentant une volatilité accrue des prix et des tensions sur le marché mondial.
Enfin, cette dynamique inquiète les producteurs locaux, particulièrement en Afrique de l’Ouest, où des millions de personnes dépendent de la filière cacao. Les fluctuations des prix pourraient impacter leur stabilité économique et mettre en péril les efforts en cours pour améliorer les conditions de vie des communautés rurales.