Alors que la présidentielle d’octobre 2025 s’annonce cruciale, les leaders de l’opposition camerounaise ont profité des traditionnels vœux de fin d’année pour afficher leurs ambitions politiques. Maurice Kamto, Cabral Libii et Joshua Osih ont marqué la soirée du 31 décembre en posant les jalons de ce qui s’apparente déjà à une pré-campagne électorale.
Cabral Libii, président du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN), a ouvert les hostilités en dénonçant la gouvernance du régime en place, qu’il accuse d’avoir plongé le pays dans une pauvreté croissante. Maurice Kamto, leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), a confirmé sa candidature à l’élection présidentielle, balayant les spéculations sur une éventuelle exclusion. Joshua Osih, représentant du Front social-démocrate (FSD), a quant à lui proposé un front « progressiste » pour réunir les forces vives du pays.
Ces déclarations surviennent alors que Paul Biya, au pouvoir depuis plus de 40 ans, reste une figure dominante de la politique camerounaise. Son régime, critiqué pour sa gestion économique et sécuritaire, fait face à une opposition qui tente de capitaliser sur un contexte marqué par des scandales financiers et des tensions sociopolitiques croissantes. Les précédentes élections, souvent marquées par des contestations et des boycotts, ont laissé un goût amer à une partie de la population.
L’année 2025 pourrait être un tournant pour le Cameroun, avec des opposants prêts à proposer des alternatives concrètes. Maurice Kamto, en annonçant sa candidature, mise sur une mobilisation populaire et un projet de coorganisation de la Coupe du Monde 2038 avec d’autres nations africaines. De son côté, Joshua Osih aspire à résoudre les crises sécuritaires en cent jours, une promesse audacieuse mais essentielle dans un pays confronté à des tensions dans plusieurs régions.
La bataille s’annonce rude, car l’opposition doit surmonter ses divisions pour contrer un régime qui dispose encore de solides soutiens institutionnels. La proposition d’un « front progressiste » de Joshua Osih pourrait jouer un rôle clé en unifiant partis politiques et syndicats. Toutefois, les observateurs notent que l’absence d’une stratégie commune pourrait affaiblir l’impact des initiatives individuelles.
Face à un pouvoir qui pourrait tenter de se maintenir coûte que coûte, les leaders de l’opposition doivent également convaincre une population souvent désabusée par des décennies de promesses non tenues. L’élection présidentielle de 2025 sera, pour beaucoup, un test de la capacité du Cameroun à se réinventer démocratiquement, avec des défis économiques et sécuritaires en ligne de mire.