Le gouvernement camerounais a proposé d’acheter 58,08 % des parts de Société Générale Cameroun, détenues par le groupe bancaire français. L’État a fait une offre de 191,6 millions de dollars pour cette acquisition. Cette proposition a été envoyée par le ministre des Finances, Louis-Paul Motaze, dans une lettre datée du 16 janvier 2025, mais elle n’a été rendue publique que récemment. L’État cherche à profiter du départ annoncé de Société Générale du pays.
L’État camerounais a évalué la valeur de la banque avec l’aide du cabinet Grant Thornton. Cependant, cette offre pourrait être inférieure à ce que demande Société Générale. En effet, la banque française avait commencé des discussions avec Coris Bank, un groupe bancaire burkinabé, pour vendre ses parts. Le Cameroun estime que la valeur de la banque doit être ajustée en raison des pertes possibles et des régulations financières.
Ce rachat intervient alors que le Cameroun fait face à des défis budgétaires importants. Le pays suit un programme économique strict avec le Fonds monétaire international (FMI). De plus, il doit financer d’autres projets, comme le rachat des parts du fonds Actis dans la société d’électricité ENEO. Le gouvernement doit donc trouver des solutions pour financer cette acquisition bancaire tout en respectant ses engagements économiques.
Les négociations entre le Cameroun et Société Générale porteront sur la valeur exacte de la transaction. L’État camerounais pourrait ajuster son offre en fonction des performances futures de la banque. Son but est de garantir la stabilité du système bancaire national tout en utilisant ses ressources financières de manière efficace.
D’après les informations récentes, l’État camerounais souhaite garder 17 % des parts de Société Générale Cameroun et vendre 30 % à la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (BVMAC). Cette stratégie vise à attirer un nouvel investisseur solide qui pourra assurer la gestion et le développement de la banque.
Le Cameroun suit l’exemple du Congo, où l’État a renoncé à acheter Société Générale Congo, laissant la banque BGFI en devenir propriétaire. Pour l’instant, aucun grand groupe bancaire n’a encore manifesté officiellement son intérêt pour prendre une participation majoritaire dans Société Générale Cameroun. Les prochaines semaines seront cruciales pour l’avenir de la banque et du secteur bancaire camerounais.