L’ex-gouverneur de la Banque centrale du Nigeria, Godwin Emefiele, a été libéré de prison à la veille de Noël, suscitant des controverses au sein du pays. Cette décision intervient plus d’un an après son arrestation consécutive à sa gestion contestée, marquée par des décisions précipitées telles que le remplacement intégral des billets de banque, plongeant ainsi le Nigeria dans une sévère crise.
Emefiele, destitué de ses fonctions peu de temps après l’arrivée au pouvoir du président Bola Tinubu, a été libéré après avoir versé une caution de plus de 300 000 euros. Cependant, il demeure sous le soupçon de graves malversations, notamment après sa mise en examen en novembre pour six chefs d’accusations liés à des fraudes dans l’attribution de marchés publics.
Le contexte de cette affaire remonte aux réformes majeures entreprises par Emefiele, telles que le plan Covid, la refonte de la monnaie, et le lancement de la monnaie virtuelle eNaira. Chacune de ces initiatives est désormais examinée de près, avec des allégations selon lesquelles l’ex-gouverneur aurait profité de sa position pour des gains personnels illicites.
Les perspectives de l’affaire s’assombrissent avec la publication d’un rapport d’enquête, dévoilant une liste alarmante de malversations imputées à Emefiele. Les accusations vont de l’illégalité financière, avec près de 600 millions d’euros d’argent public détournés sur des comptes britanniques, à l’acquisition de 43 véhicules de fonction pour un montant dépassant 1 milliard d’euros entre 2018 et 2020. Ces révélations soulèvent également des questions sur la chaîne décisionnelle ayant permis à l’ex-gouverneur de maintenir une emprise quasi-illimitée sur la Banque centrale pendant près d’une décennie.