Dans un climat de colère grandissante, la ville de Khoms, en Libye, a été le théâtre de manifestations intenses suite à des allégations d’installation d’une base militaire turque dans un port civil de grande importance. Le gouvernement de Tripoli a rapidement réfuté les accusations, mais cette réponse n’a fait qu’alimenter la fureur des protestataires, exacerbant la situation déjà tendue.
Le porte-parole du gouvernement d’Abdel Hamid Dbeibah s’est rendu sur le site du port de Khoms pour démentir catégoriquement les rumeurs circulant autour de l’accord sur l’utilisation du port comme base militaire turque. Cependant, sa déclaration n’a pas réussi à calmer les centaines de manifestants qui exprimaient leur désapprobation depuis le 13 août. Aux côtés du porte-parole se trouvaient le chef d’état-major de la marine libyenne, Noureddine el-Bouni, et le directeur des autorités portuaires et du transport maritime, Mohamed el-Siwi. Cette mobilisation gouvernementale a toutefois échoué à dissiper les inquiétudes des protestataires.
Les manifestants ont appris la supposée annexion d’un port de pêche voisin au grand port, transformé en une base militaire turque, par le biais de la presse turque. Le 17 août, ils ont barricadé l’accès au port en incendiant des pneus et ont exprimé leur mécontentement envers le gouvernement Dbeibah et ce qu’ils considèrent comme une “occupation turque”. Le port de Khoms joue un rôle vital dans l’économie du pays, employant des centaines de personnes et abritant des commerçants locaux. Les pêcheurs ont également été touchés, ayant reçu l’ordre de quitter les lieux, tandis qu’un projet de développement menace leur gagne-pain.
La situation a pris une tournure violente lorsque les forces spéciales ont ouvert le feu sur les manifestants, faisant trois blessés légers et procédant à plusieurs arrestations. En réponse, un groupe armé autoproclamé “les jeunes résistants de Khoms” a émergé, annonçant son intention de défendre le port et de chasser les Turcs de la ville. Alors que le gouvernement menace de poursuites pénales toute action portant atteinte à l’intérêt public, l’avenir de la région reste incertain, avec des tensions croissantes et des préoccupations persistantes concernant l’implication étrangère dans les affaires libyennes.