La situation sécuritaire dans la capitale libyenne, Tripoli, semble se stabiliser après des semaines de tensions. Selon un communiqué du ministère de l’Intérieur du Gouvernement d’union nationale, “la situation dans la capitale est sûre et les forces de sécurité s’acquittent de leurs missions pour maintenir l’ordre public”. Cette déclaration rassurante intervient après des affrontements violents qui ont secoué plusieurs quartiers du sud de la ville, faisant plusieurs victimes et alimentant les préoccupations sur la sécurité.
Les récents affrontements entre groupes armés ont dégénéré dans la soirée du lundi, provoquant des échanges de tirs dans différents secteurs de Tripoli. Six personnes ont perdu la vie dans ces violences, selon les déclarations de médecins locaux. La situation a pris une tournure tragique avec l’assassinat d’un haut responsable militaire, Abdel Ghani Al-, chef de l’Appareil de soutien à la stabilité, abattu lors d’un raid à son siège, la 444e brigade. Ce meurtre est un nouvel indicateur de l’instabilité qui continue de frapper la capitale.
Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye n’a cessé d’être déstabilisée par des conflits internes entre différents groupes armés et deux gouvernements rivaux. D’un côté, le Gouvernement d’union nationale de Tripoli, dirigé par Abdoulhamid Dabaiba et soutenu par les Nations Unies ; de l’autre, le gouvernement de Benghazi, mené par Oussama Hammad et soutenu par la Chambre des représentants. Cette division politique et militaire a plongé le pays dans une guerre civile prolongée, empêchant toute avancée vers une véritable réconciliation nationale.
Malgré l’annonce du gouvernement libyen, qui a encouragé les citoyens, et en particulier les fonctionnaires, à reprendre le travail, la situation reste volatile. Les autorités locales tentent de redonner confiance à la population en garantissant une reprise des activités normales dans la capitale, mais la menace d’autres violences demeure. La stabilité à Tripoli est donc encore fragile, d’autant plus que des factions armées non alignées sur le gouvernement central continuent de semer le trouble.
Du côté international, l’ambassade de Russie à Tripoli a indiqué ne pas avoir enregistré d’incidents majeurs concernant ses ressortissants. Aucun appel à l’assistance n’a été formulé, et la situation n’a pas semble-t-il affecté la présence russe dans le pays. Toutefois, la Libye demeure un terrain stratégique où les puissances étrangères, notamment la Russie et la Turquie, ont intérêt à influencer le cours des événements. Le rôle de ces acteurs dans la stabilité libyenne reste un point de surveillance crucial.
Au-delà des récents combats, la Libye fait face à un ensemble de défis, notamment la question du désarmement des milices et la mise en place d’un gouvernement unifié. Les efforts de la communauté internationale pour stabiliser le pays, à travers le soutien aux processus de dialogue et de désarmement, n’ont pas encore permis d’obtenir des résultats durables. La Libye est aujourd’hui à un carrefour : l’espoir d’un retour à la stabilité reste fragile, mais des efforts politiques et militaires doivent être intensifiés pour éviter une nouvelle dérive vers le chaos.