Lors d’une visioconférence depuis La Haye, le procureur de la Cour Pénale Internationale (CPI), Karim Khan, a évoqué le cas d’Osama Almasri Najim, un responsable de la police libyenne, arrêté en Italie en janvier 2025 avant d’être libéré et renvoyé en Libye. Bien que cet individu ait été libéré, les répercussions de cette arrestation n’ont pas tardé à se faire sentir. Le Royaume-Uni a bloqué plus de 14 millions d’euros liés à Najim, accusé de crimes contre les migrants, tandis que la Libye l’aurait démis de ses fonctions.
L’annonce de la publication du mandat d’arrêt contre Najim a eu un effet de choc, selon Karim Khan. Il a expliqué que cette décision a exacerbé la crainte parmi les miliciens en Libye, qui semblent désormais plus que jamais préoccupés par les investigations en cours. « Nous savons, à travers les témoignages et les déplacements des suspects, que les chefs de milices se préoccupent activement de l’étendue de nos recherches », a précisé Khan.
Khan a assuré que son bureau continuait de travailler sur l’identification et l’arrestation d’autres responsables des crimes commis dans les centres de détention libyens. L’enquête ne se limite pas à une région spécifique : les investigations concernent à la fois l’Est et l’Ouest du pays, des zones où les violations des droits humains ont été largement rapportées. Le procureur a affirmé que cette enquête s’étendra au moins jusqu’en 2026, marquant la détermination de la CPI à faire rendre des comptes aux responsables.
Cette annonce met en lumière l’engagement de la CPI à poursuivre les responsables de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, malgré les nombreux obstacles rencontrés sur le terrain. Le procureur a réitéré l’importance de cette lutte pour la justice internationale, soulignant que les efforts pour traduire les auteurs en justice continueront d’être intensifiés dans les années à venir.
Le cas d’Osama Almasri Najim est un exemple parmi d’autres des tensions croissantes entre la Libye et la communauté internationale. Tandis que le pays semble tenter de se défaire des responsables incriminés, les milices, de leur côté, se voient de plus en plus sous pression. À long terme, l’issue de ces enquêtes pourrait avoir un impact significatif sur la stabilité politique en Libye, déjà fragilisée par des années de conflits internes.