Le gouvernement libyen basé à Tripoli a pris la décision de donner trois jours à deux diplomates égyptiens pour quitter le territoire libyen. Cette action a été motivée par la récente visite du Premier ministre du gouvernement parallèle de l’Est libyen, Mohamad Hamad, au Caire, où il a été reçu par son homologue égyptien, Moustafa Madbouli.
Le gouvernement de Tripoli, dirigé par Abdelhamid Dbeibah, ne reconnaît pas le gouvernement de l’Est libyen, qui est soutenu par le Parlement mais ignoré par la communauté internationale. En protestation contre cette rencontre, Tripoli a exprimé son mécontentement à travers un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux, condamnant l’initiative égyptienne comme étant une ingérence dans les affaires libyennes.
Depuis la chute du régime de Kadhafi en 2011, la Libye est plongée dans une crise politique qui a vu l’émergence de deux gouvernements rivaux. Le gouvernement de l’Est, basé à Benghazi, est en conflit avec celui de Tripoli. Cette nouvelle escalade intervient alors que les tensions entre l’Est et l’Ouest libyens se sont récemment intensifiées, notamment après le mouvement de troupes de l’armée nationale libyenne (ANL) vers la frontière sud-ouest du pays.
La réaction de Tripoli pourrait marquer le début d’une crise diplomatique plus profonde entre la Libye et l’Égypte. Le gouvernement de Tripoli dénonce non seulement l’accueil du Premier ministre de l’Est par Le Caire, mais aussi l’influence croissante de l’Égypte dans les affaires internes libyennes. Cette situation menace de fragiliser encore davantage l’unité et la stabilité déjà précaires de la Libye.
Jusqu’à présent, les autorités égyptiennes sont restées silencieuses face aux accusations de Tripoli. Cependant, le camp de l’Est libyen a rapidement réagi, qualifiant la position de Tripoli d’”irresponsable”. Selon eux, la visite de leur Premier ministre s’inscrit dans le cadre des efforts de coopération pour la reconstruction de la Libye, notamment dans des projets d’infrastructure dans l’Est du pays.
Alors que la situation évolue, les observateurs craignent que cette escalade ne débouche sur une rupture plus large entre les deux principales régions libyennes, exacerbée par l’implication de puissances étrangères comme l’Égypte. Une détérioration des relations entre Tripoli et Le Caire pourrait avoir des répercussions graves pour la stabilité de la Libye et de ses voisins immédiats.