Le gouvernement italien a annoncé un investissement de 6,5 millions d’euros pour créer une école d’administration publique en Afrique, visant à renforcer la formation des fonctionnaires sur le continent. Ce projet ambitieux a été présenté par le vice-ministre des Affaires étrangères, Edmondo Cirielli, lors d’une audition à l’Assemblée, où il a détaillé la stratégie de coopération au développement de l’Italie pour la période 2024-2026.
L’école sera placée sous la tutelle de l’École nationale d’administration (ENA) italienne, qui partagera son expertise avec les administrations publiques africaines. Les formations se dérouleront à la fois sur le sol africain et en Italie. Le projet prévoit également l’envoi de fonctionnaires africains en Italie pour des sessions de formation approfondies, afin de développer des compétences en gestion publique et en administration. L’Italie compte ainsi jouer un rôle clé dans la modernisation des systèmes administratifs africains, en mettant l’accent sur la formation continue des agents publics.
Cette initiative s’inscrit dans un cadre plus large de coopération éducative et de développement entre l’Italie et les pays africains. Ces dernières années, l’Italie a intensifié ses efforts pour soutenir le secteur éducatif en Afrique, notamment à travers des programmes d’échanges, des bourses d’études et des projets de formation professionnelle. Ce soutien s’inscrit dans le cadre de la politique de développement de l’Italie, renforcée par le Plan Mattei, qui vise à améliorer les relations avec l’Afrique et à soutenir son développement économique et social.
L’initiative pourrait avoir des retombées importantes sur la gestion publique en Afrique. En formant des administrateurs compétents, l’Italie espère favoriser une meilleure gestion des ressources publiques et renforcer les capacités institutionnelles des États africains. De plus, cette école pourrait devenir un modèle pour d’autres partenariats éducatifs entre l’Europe et l’Afrique, contribuant ainsi à la formation d’une nouvelle génération de leaders africains capables de relever les défis administratifs et politiques du continent.
Des experts estiment que cette collaboration renforcée pourrait aider à combler les lacunes dans la formation des fonctionnaires africains. Selon certains analystes, l’Italie, avec son expertise administrative, offre une approche complémentaire aux systèmes éducatifs africains, qui peinent parfois à répondre aux besoins croissants de gouvernance efficace. Cette école pourrait également favoriser des échanges d’idées et de bonnes pratiques entre les administrations publiques des deux continents.
Le projet italien vise également à alléger la bureaucratie dans les processus administratifs en Afrique, en rendant la formation plus accessible et plus adaptée aux réalités locales. En tripler les bourses d’études et en facilitant l’internationalisation des universités, l’Italie cherche à rendre ces formations plus inclusives, permettant à un plus grand nombre de fonctionnaires africains de bénéficier de cette opportunité. Ce type de coopération représente un véritable levier pour la modernisation des administrations publiques sur le continent.