Le Royaume-Uni et l’île Maurice accélèrent leurs efforts pour finaliser un accord historique sur la restitution des îles Chagos, comme annoncé dans un communiqué conjoint le 20 décembre. L’objectif : conclure les négociations avant l’investiture de Donald Trump, un opposant déclaré à ce processus.
L’accord prévoit deux axes principaux : la souveraineté de l’île Maurice sur l’archipel des Chagos et des garanties pour le fonctionnement à long terme de la base militaire de Diego Garcia, essentielle aux intérêts stratégiques des États-Unis et du Royaume-Uni. Ce compromis, conclu le 3 octobre, autorise Londres à maintenir la base pour une durée de 99 ans.
La rétrocession des îles Chagos s’inscrit dans une dynamique diplomatique soutenue par l’administration Biden. Cependant, cette initiative fait face à une opposition politique au Royaume-Uni, notamment au sein du Parti conservateur, qui craint une montée en puissance chinoise dans l’océan Indien. De son côté, Donald Trump a exprimé son intention de bloquer l’accord, invoquant des “raisons de sécurité mondiale”.
Si les négociations aboutissent, cette restitution marquerait une avancée majeure pour l’île Maurice, longtemps engagée dans une bataille diplomatique et juridique pour récupérer l’archipel. Toutefois, les tensions avec Washington et la pression interne au Royaume-Uni pourraient compliquer la mise en œuvre de l’accord.
L’affaire des îles Chagos résonne comme un symbole du processus inachevé de décolonisation. L’archipel avait été détaché de Maurice en 1965, trois ans avant l’indépendance de l’île, pour permettre la création de la base militaire de Diego Garcia. Cette restitution pourrait également redéfinir les équilibres stratégiques dans la région.
Des experts en relations internationales saluent une opportunité historique pour renforcer la coopération entre les nations de l’océan Indien. Cependant, ils mettent en garde contre les risques d’une militarisation accrue de la région, dans un contexte de rivalités sino-américaines croissantes. Pour Maurice, ce processus représente bien plus qu’une victoire diplomatique : il s’agit d’un tournant pour l’intégrité territoriale et la mémoire collective de l’île.