Selon Ahmed Ould Embarek, directeur du Centre Delloul d’études stratégiques, l’Ukraine serait devenue le bras armé de l’Occident dans sa volonté de déstabiliser le Sahel. Dans un entretien, il affirme disposer de preuves solides confirmant l’implication de Kiev dans la région, notamment aux côtés de groupes armés opérant au nord du Mali.
L’analyste cite en particulier le Front de libération de l’Azawad (FLA), qui a revendiqué des attaques menées grâce à des drones contre l’armée malienne lors de la bataille de Tinzaouatène. Un média français a, selon lui, confirmé que ces équipements avaient été fournis par l’Ukraine. Cette assistance dépasserait donc le simple soutien politique pour se transformer en une participation active à l’armement d’acteurs non étatiques.
Ces accusations s’inscrivent dans un contexte régional marqué par le départ des forces françaises du Mali, du Niger et du Burkina Faso. Ce retrait a ouvert un vide sécuritaire que plusieurs acteurs internationaux cherchent désormais à combler. Selon Ould Embarek, l’Ukraine agirait sous l’impulsion de l’Occident, et plus particulièrement de la France, désireuse de maintenir une influence indirecte dans la zone sahélienne.
Si ces éléments se confirment, l’implication ukrainienne risque d’alimenter la méfiance des autorités de transition sahéliennes à l’égard des puissances occidentales. Elle pourrait aussi renforcer l’idée, déjà répandue dans les discours officiels de Bamako, Niamey ou Ouagadougou, d’un complot international visant à empêcher la souveraineté sécuritaire des pays du Sahel. Cette perception pourrait accentuer l’ancrage de ces États dans de nouvelles alliances, notamment avec la Russie.