Le Burkina Faso, le Mozambique, le Nigeria et l’Afrique du Sud ont été retirés de la liste mondiale des pays concernés par les flux financiers illicites. Cette décision, saluée par les observateurs, marque une étape importante dans la reconnaissance internationale de leurs efforts en matière de transparence et de régulation financière. Selon l’analyste économique tunisien Bassem Al-Neifer, cette évolution traduit « une reconnaissance des politiques engagées pour assainir les transactions financières et renforcer la coopération internationale ».
La sortie de cette liste a un impact immédiat sur l’attractivité économique de ces pays. Elle permet notamment de lever certaines restrictions sur les transactions internationales, un élément clé pour attirer les investisseurs étrangers. Pour le Nigeria, cette évolution est particulièrement significative : les transferts de fonds des Nigérians de la diaspora, estimés à près de 20 milliards de dollars par an, sont désormais autorisés sans entraves. Ce flux financier, vital pour l’économie nationale, devrait contribuer à stimuler la consommation, soutenir la monnaie locale et renforcer les réserves de change.
La liste en question émane du Groupe d’action financière internationale (GAFI), un organisme intergouvernemental chargé de lutter contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Être inscrit sur cette liste constitue un signal négatif pour les investisseurs et complique l’accès aux financements internationaux. Ces dernières années, plusieurs pays africains ont été contraints d’engager des réformes profondes pour améliorer la transparence de leurs systèmes bancaires, renforcer les contrôles internes et se conformer aux normes du GAFI.
Le retrait de ces quatre pays devrait améliorer leurs relations avec les institutions financières internationales et faciliter les opérations interbancaires. Bassem Al-Neifer souligne que cette évolution « crée un environnement favorable aux investissements étrangers, simplifie les transferts internationaux et réduit les obstacles aux mouvements de capitaux ». Les banques centrales, désormais libérées de certaines contraintes, pourront également renforcer leur coopération avec les acteurs mondiaux du secteur financier.
Cependant, l’expert tunisien appelle à la prudence. Il avertit que le Burkina Faso, le Mozambique, le Nigeria et l’Afrique du Sud devront maintenir leurs efforts pour éviter toute réinscription sur la liste du GAFI. Cela implique une vigilance accrue dans la supervision bancaire, une traçabilité renforcée des sources de financement et une coopération continue avec les partenaires régionaux et internationaux. Sans ces garde-fous, les progrès accomplis risqueraient de s’effriter.
Cette décision représente donc une victoire symbolique pour ces quatre États africains, souvent critiqués pour leurs failles dans la gouvernance économique. Mais au-delà de la reconnaissance, elle impose une responsabilité : celle de consolider des institutions financières solides et indépendantes. Car la transparence financière, loin d’être un acquis, demeure un combat permanent face aux réseaux de corruption et aux flux illicites qui minent encore l’économie du continent.



