Une centaine de motos ont été saisies par les Forces de maintien de l’ordre dans la soirée du 15 décembre 2022.
Parmi les décisions prises par le gouverneur de la région du Littoral pour protéger les habitants de Douala des délinquants appelés « microbes », il y a l’interdiction aux mototaxis de circulaire de 20 heures à 6 heures du matin. Une consigne difficile à respecter car ne rentrant pas dans les habitudes de la capitale économique. Hier, les forces de maintien de l’ordre (Fmo) ont presque usé de la force pour faire respecter cette décision. Peu avant 20 heures, ils sont postés dans les grandes allées de la ville. Ils traquent, interpellent et saisissent toute moto qui circule à cette heure-là. «A cause du chômage, beaucoup d’entre nous font la moto comme deuxième activité et c’est parfois la nuit, que certains d’entre nous travaillent. Puis il faut se dire la vérité, c’est la nuit que Douala vit. L’économie tourne la nuit », assure Clément titulaire d’une licence en biochimie devenue par la force des choses, transporteur.
En plus de l’aspect économique, cette mesure risque de créer de l’injustice et de favoriser la corruption. « Quand les forces de maintien de l’ordre interpellent les motos, elles ne font pas la différence entre la personne qui fait le transport en commun et un personnel qui aide juste un collègue à la sortie du boulot. Tout est confus . Ce n’est pas normal. Il faut que le gouverneur précise bien ce qu’il veut », soutient M. Kamdem, propriétaire de moto.
Les propriétaires de bar et débits de boisson crient aussi à un manque à gagner car ils doivent fermer tôt. Ces dernières pensent que les mesures du gouverneur de la région du Littoral, sont inadéquates pour lutter contre l’insécurité. Le problème selon eux, est ailleurs car les Fmo savent bien où trouver ces « microbes ».
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