Dans un discours marquant, la présidente de l’Assemblée nationale de Madagascar, Christine Razanamahasoa, a mis en lumière la situation politique alarmante du pays. Alors qu’elle ouvrait la seconde session ordinaire de l’année, elle a adressé un message fort aux 13 candidats à l’élection présidentielle, au gouvernement intérimaire, et à la communauté internationale présente pour l’occasion. Issue du parti présidentiel, Razanamahasoa a pointé du doigt la crise qui plombe le pays, déclarant : « Notre pays va mal, notre peuple est en souffrance, et nous en sommes la cause. Les germes d’un conflit ne cessent de s’amplifier ». Elle a présenté l’Assemblée nationale comme le cadre légal et légitime pour résoudre la crise.
Les députés de tous bords ont applaudi chaleureusement la présidente de l’Assemblée nationale, en contraste avec un début de séance perturbé par des députés de l’opposition réclamant le départ du Premier ministre, Christian Ntsay. À la sortie de la session, la députée indépendante Masy Goulamaly a exprimé sa satisfaction en déclarant : « C’est ce que nous attendions depuis longtemps ! Elle a été claire : il faut respecter la Constitution. C’est en quelque sorte un désaveu du gouvernement actuel. »
Éléonore Johasy, représentante d’un des candidats du « collectif des 11 », a salué la prise de parole de la présidente de l’Assemblée nationale, notant qu’elle reconnaissait enfin la situation de crise. Elle a souligné l’importance de reconnaître le déséquilibre dans la conduite des affaires de l’État.
Du côté du camp présidentiel, certains députés ont adopté une position plus nuancée. Célestin Lovanirina Fiarovana, député de la majorité, a souligné que chaque institution avait un rôle à jouer dans la démocratie. D’autres, comme le député Paul Bert Rahasimanana, ont été plus critiques en qualifiant le gouvernement actuel de vicié voire illégal. Il a appelé à des élections justes et à la nécessité pour les deux camps de faire des concessions.
La présidente de l’Assemblée nationale a également exhorté la communauté internationale à agir, déclarant que le temps n’était plus à la diplomatie. Elle a souligné que la responsabilité de chacun était engagée dans cette crise politique.