Madagascar, principal fournisseur mondial de vanille, est invité par l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à développer son secteur de transformation locale. Alors que le pays demeure le leader incontesté des exportations de gousses, l’OMC insiste sur l’importance d’exploiter davantage la transformation pour en extraire une valeur ajoutée supérieure.
Actuellement, la majorité de la vanille malgache est exportée sous forme de gousses, destinées à être transformées par des industriels en Amérique et en Europe. L’OMC recommande de renforcer les capacités locales d’extraction, notamment en améliorant la méthode de trempage des gousses dans une solution hydroalcoolique pour obtenir un extrait riche en vanilline, composant essentiel de l’arôme.
La filière vanille constitue la deuxième source de devises étrangères de Madagascar, juste après le secteur minier, et représente environ 7 % du PIB selon la Banque mondiale. Historiquement, la Grande Île détient près de 70 % de parts de marché mondial, positionnant la vanille malgache comme un produit de référence malgré la concurrence des arômes synthétiques et les défis internes tels que la récolte prématurée.
L’OMC voit un potentiel indéniable dans la montée en gamme de la filière grâce à une hausse des investissements privés et une meilleure maîtrise des techniques d’extraction. En améliorant la qualité du produit, Madagascar pourrait renforcer son avantage comparatif, notamment auprès des industries agroalimentaires, chocolatières et de la fabrication de boissons, tout en consolidant sa réputation sur le marché mondial.
Dans la région de Sava, bien que l’extraction artisanale soit présente, seulement cinq unités modernes sont opérationnelles dans le nord. Les acteurs locaux disposent déjà d’un avantage certain grâce à la renommée de leur vanille naturelle. Cependant, des défis subsistent, comme l’adultération des produits et la falsification des étiquettes, qui menacent la qualité perçue du produit.
Le président du Groupement des exportateurs de vanille (GEVM) a souligné que l’authenticité de la vanille malgache ne peut être contestée par des produits finis altérés. Cette transformation locale n’est pas seulement un levier de croissance économique, mais également une garantie de préservation du savoir-faire artisanal et d’une identité produit reconnue mondialement. Les prochains mois seront déterminants pour observer si les mesures préconisées par l’OMC permettront de concrétiser ces ambitions stratégiques.