La Présidence de la Refondation de la République de Madagascar a annoncé, dimanche, la prochaine publication de la composition du nouveau gouvernement. Cette annonce intervient alors que le pays entame une phase de réorganisation politique et institutionnelle, sous la supervision du président de la Refondation, Michaël Randrianirina, et du Premier ministre Andriamatoa Herintsalama Rajaonarivelo.
En attendant la mise en place complète de l’équipe gouvernementale, le Premier ministre Rajaonarivelo a engagé une politique ferme de lutte contre le détournement de fonds publics et de ressources nationales. Selon la Présidence, toute personne impliquée dans des malversations financières, qu’elle réside à Madagascar ou à l’étranger, devra restituer les biens ou fonds indûment acquis, sans distinction de rang, de fonction ou de proximité politique. Cette mesure vise à restaurer la confiance dans les institutions et à renforcer la transparence dans la gestion publique.
Cette initiative s’inscrit dans un contexte de refondation politique annoncé après des années marquées par des scandales de corruption, des détournements de ressources minières et des dysfonctionnements administratifs chroniques. La population, lassée de l’impunité, attendait des signes concrets d’un changement de gouvernance. En plaçant la moralisation de la vie publique au cœur de son programme, la Présidence cherche à redéfinir les bases d’un État plus responsable et plus crédible aux yeux des citoyens et des partenaires internationaux.
En attendant la passation de service entre les nouveaux et anciens responsables, le Premier ministre a ordonné un inventaire exhaustif des biens de l’État, incluant matériels, véhicules, équipements et dossiers administratifs. Tous les hauts responsables de la Primature et des ministères doivent assurer la continuité des services, respecter les mesures d’austérité et s’abstenir de quitter le territoire sans autorisation. Les engagements financiers sont suspendus, à l’exception des dépenses alimentaires et urgentes.
Ces décisions, qui s’accompagnent d’audits de gestion prévus sur trois mois, marquent une étape cruciale dans la tentative du gouvernement de restaurer la discipline administrative et la redevabilité publique. Si la réussite de cette politique dépendra de sa mise en œuvre concrète et du respect des procédures judiciaires, elle envoie déjà un signal fort d’un changement de ton au sommet de l’État. La composition du futur gouvernement, attendue dans les prochains jours, sera un test décisif pour évaluer la cohérence entre les discours de refondation et la réalité du pouvoir.



