Dans un discours adressé à la Nation, le président malien Assimi Goïta a comparé les méthodes d’action de la CEDEAO à celles des groupes terroristes. Selon lui, les restrictions imposées par l’organisation ouest-africaine contre le Mali rappellent les pratiques des groupes armés dans la région.
Le général Goïta a précisé que, tout comme les groupes armés qui encerclent des localités pour couper tout accès à la nourriture et aux médicaments, la CEDEAO a, par ses sanctions, plongé le Mali dans une situation similaire. Ces restrictions économiques et commerciales ont paralysé le pays pendant six mois, avant d’être finalement levées.
Ces déclarations interviennent dans un contexte de relations tendues entre le Mali et la CEDEAO, exacerbées par les coups d’État successifs au Mali, au Burkina Faso et au Niger. Depuis 2021, Bamako critique régulièrement l’organisation qu’il accuse de servir les intérêts de puissances étrangères, notamment la France.
En qualifiant les sanctions de la CEDEAO d’« injustes et inhumaines », Assimi Goïta renforce son discours souverainiste face à une organisation déjà fragilisée par les récentes crises au Sahel. La comparaison avec les groupes terroristes pourrait cependant encore détériorer les relations diplomatiques avec certains membres de la CEDEAO.
Si les partisans du chef de l’État saluent une prise de position forte et sans concession, ses détracteurs dénoncent une rhétorique populiste. Pour eux, cette stratégie vise à détourner l’attention des défis internes, notamment la lutte contre l’insécurité croissante et la gestion de l’économie malienne.
Cette sortie du président malien pourrait alimenter les tensions déjà vives au sein de l’espace ouest-africain. L’enjeu reste de savoir si ce discours isolera davantage le Mali ou s’il suscitera une réflexion sur la stratégie et le rôle de la CEDEAO dans la gestion des crises régionales.