En février dernier, le Parlement transitoire malien a entériné la possibilité pour les militaires de rester au pouvoir pendant une durée pouvant aller jusqu’à 5 ans. La décision avait été vivement critiquée par la CEDEAO qui avait alors alourdi les sanctions contre Bamako.
Au Mali, les militaires au pouvoir vont laisser la place à un gouvernement civil d’ici deux ans. C’est ce qui ressort d’un décret présidentiel signé par le chef de la Transition malienne, Assimi Goïta (photo), et publié le lundi 6 juin.
« La durée de la Transition est fixée à 24 mois, pour compter du 26 mars 2022 conformément à l’article 22 de la Loi n°2022-001, du 25 février 2022 portant révision de la charge de la Transition », indique le document lu à la télévision nationale par le porte-parole du gouvernement.
Cette annonce intervient deux jours après un sommet de la CEDEAO qui devait se tenir le samedi 4 juin, à Accra, la capitale ghanéenne. Censé porter sur les sanctions prises par l’institution à l’encontre des juntes au pouvoir en Guinée, au Mali et au Burkina Faso, l’événement a dû être reporté au 3 juillet, en raison de « mésententes » entre les chefs d’Etat, notamment sur la situation malienne, selon des sources anonymes.
Il y a quelques mois, les nouvelles autorités maliennes avaient annoncé la possibilité de mettre en place une transition allant jusqu’à cinq ans avant l’organisation de nouvelles élections. Ce délai largement supérieur aux recommandations de la communauté internationale avait déclenché l’ire de la CEDEAO qui a alors adopté des sanctions supplémentaires contre Bamako au début de l’année 2022.
Pour certains observateurs, la prochaine réunion de l’institution sous-régionale pourrait aboutir à une levée d’une partie des sanctions. Mais si la récente annonce du gouvernement de transition semble un argument de plus en faveur de cette hypothèse, aucune garantie ne permet d’écarter de nouvelles pressions de l’organisation, pour obtenir un délai encore plus court.
Agence ecofin