Au Mali, c’est la fin du suspens au Mali à propos du retour de Choguel Maïga à la primature. Le chef de la junte au pouvoir Assimi Goïta a abrogé le décret nommant le colonel Abdoulaye Maïga Premier ministre par intérim, ouvrant la voie au retour de Choguel Maïga à la tête du gouvernement. L’annonce a été faite hier soir, dimanche, par les autorités à la télévision nationale. Choguel Maïga, un civil nommé Premier ministre en juin 2021, avait été contraint de prendre ses distances en août après avoir été victime d’un accident vasculaire cérébral à l’âge de 64 ans.
Nommé Premier ministre en juin de l’année passée, Choguel Maïga avait été écarté de son poste et remplacé par le ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation à la suite d’un accident cardio-vasculaire qui l’avait conduit dans un hôpital, il y a un peu moins de quatre mois.
De retour sur la scène politique il y a une dizaine de jours, l’ancien Premier ministre avait déclaré, après avoir rencontré le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, que « Par la grâce d’Allah, après trois mois d’absence, me revoici parmi vous, en possession de mes capacités physiques et intellectuelles. »
Depuis, les spéculations allaient bon train sur son retour ou non à la primature.
Son successeur Abdoulaye Maïga donnait l’impression selon des observateurs de vouloir s’accrocher au fauteuil de Premier ministre par intérim, voire devenir Premier ministre de plein droit. Il avait d’ailleurs écarté le Directeur administratif et financier de son prédécesseur pour mettre à sa place un homme de confiance, et s’était lancé lui aussi dans la surenchère anti-française, toujours comme son prédécesseur.
Magistrats en grève, malaise chez les enseignants et les étudiants, la grogne sociale monte aujourd’hui au Mali. D’autres observateurs expliquent que Choguel Maïga, vieux routier de la politique malienne et l’une des figures du Mouvement du 5 décembre qui a beaucoup contribué à la chute de Ibrahim Boubacar Keïta en 2020, serait redevenu incontournable pour la junte militaire au pouvoir.
RFI