À Bamako, le gouvernement malien et les acteurs économiques ont réaffirmé leur volonté commune de lever les obstacles qui freinent la mise en œuvre des réformes structurelles. La septième réunion mensuelle entre le secteur public et le privé, présidée le 7 juillet par le Premier ministre Abdoulaye Maïga, a permis de faire le point sur les besoins fondamentaux de la population et d’évaluer les avancées des chantiers en cours.
Les échanges ont porté sur l’état d’avancement du plan d’action destiné à améliorer l’accès aux services sociaux de base, dans un contexte où l’urgence économique ne peut plus attendre. Selon la Primature, plusieurs points de friction ont été identifiés puis levés, grâce à une collaboration étroite entre ministres et représentants du secteur privé. Des solutions concrètes ont été avancées, notamment pour fluidifier les circuits de distribution, relancer certaines filières productives, et restaurer un minimum de confiance dans l’environnement des affaires.
Ces discussions s’inscrivent dans un climat tendu, marqué par la persistance de l’insécurité dans le centre et le nord du pays. Depuis le retrait des forces internationales et la montée en puissance de groupes armés non étatiques, les autorités peinent à assurer une couverture effective du territoire. Ce contexte limite les marges de manœuvre du gouvernement de transition, mais il renforce également la nécessité d’impliquer davantage les acteurs privés dans les réponses économiques et sociales à la crise.
Le Premier ministre a salué la résilience du secteur privé et appelé à un sursaut collectif. Pour lui, la participation accrue des entreprises nationales est essentielle pour assurer la relance économique, créer des emplois et stabiliser les zones les plus fragiles. Plusieurs mesures de soutien à l’investissement local sont en discussion, notamment dans les domaines de l’agriculture, de l’énergie et des infrastructures de base.
Si cette dynamique de concertation mensuelle venait à se pérenniser, elle pourrait poser les bases d’un dialogue économique plus institutionnalisé au Mali. Les représentants du patronat souhaitent désormais aller au-delà des diagnostics, en obtenant des mécanismes concrets de suivi et d’évaluation des décisions prises en réunion. Un comité de pilotage mixte a été évoqué, afin de garantir la continuité des engagements et d’accroître la redevabilité des différents partenaires.
Reste une inconnue de taille : la capacité de l’appareil d’État à traduire ses intentions en actions, dans un pays où les structures administratives sont souvent débordées, sous-financées, voire inexistantes dans certaines régions. Le défi est aussi logistique que politique. Sans une amélioration de la sécurité et un engagement clair pour une gouvernance plus transparente, les promesses risquent de rester lettre morte.