La justice du Mali a émis un mandat d’arrêt contre Mark Bristow, le PDG de Barrick Gold, une grande entreprise minière canadienne. Ce mandat a été signé cette semaine dans le cadre d’une enquête pour blanchiment d’argent qui vise aussi quatre autres employés de Barrick Gold. Cette action judiciaire arrive alors que la société est en conflit avec le gouvernement malien sur des questions financières.
Le mandat d’arrêt contre Mark Bristow est émis dans un contexte de tensions entre le gouvernement malien et les compagnies minières étrangères comme Barrick Gold. Depuis plusieurs mois, le gouvernement intérimaire du Mali a renforcé les contrôles et fait pression sur les entreprises étrangères pour qu’elles redistribuent mieux les richesses. En plus de Mark Bristow, le juge a aussi émis un mandat d’arrêt contre Cheikh Abass Coulibaly, directeur général malien du complexe minier de Loulo-Gounkoto, pour des accusations similaires.
Barrick Gold possède 80 % des parts du complexe minier de Loulo-Gounkoto, situé dans l’ouest du Mali, tandis que le gouvernement malien en détient 20 %. Le litige actuel porte sur la part des bénéfices qui devrait revenir à l’État malien. En novembre dernier, les autorités ont réaffirmé leur volonté de mieux contrôler les revenus générés par les compagnies minières afin d’assurer une redistribution plus équitable des richesses.
Le gouvernement malien veut montrer qu’il est déterminé à lutter contre la corruption et à récupérer le contrôle sur les ressources naturelles du pays. L’affaire Barrick Gold en est un exemple. En ciblant un acteur majeur du secteur minier, les autorités maliennes cherchent à obtenir plus de transparence et à s’assurer que les revenus de l’or profitent davantage au pays.
Certains économistes pensent que cette pression sur les compagnies minières pourrait décourager les investissements étrangers à court terme. Mais, à plus long terme, cela pourrait permettre au Mali de mieux tirer parti de ses ressources naturelles. L’or est crucial pour l’économie du Mali : il représente un quart du budget national et environ trois quarts des revenus d’exportation.
Cette affaire pourrait aussi affecter la stabilité des activités minières au Mali. Certains craignent que ces tensions perturbent la production dans le complexe de Loulo-Gounkoto, qui est l’un des plus grands d’Afrique. Cependant, la volonté du gouvernement de lutter contre la corruption et de s’assurer que les richesses naturelles profitent au pays est vue comme un pas important pour le développement du Mali à long terme.