Des milliers de citoyens nigériens ont convergé vers la base militaire française à Niamey, exprimant leur soutien envers le Conseil National de Salut pour le Peuple (CNSP), la junte au pouvoir. Cette démonstration de masse s’est produite à la suite de la décision de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) d’activer sa force en attente lors du sommet d’Abuja. La manifestation a été organisée en réponse à l’appel de diverses organisations de la société civile qui soutiennent le CNSP.
Initiant leur rassemblement à la Grande Mosquée de Niamey pour la prière du vendredi saint, les manifestants ont ensuite suivi la route menant à l’aéroport en direction du rond-point Esquadrille, près de la base militaire. Cette base accueille plusieurs installations militaires nigériennes et étrangères, dont l’armée française. Les manifestants, devant l’entrée surveillée par des forces nigériennes, ont vivement exprimé leur désaccord envers la France, réclamant le retrait des 1 500 militaires français présents sur le sol nigérien.
Cette mobilisation reflète également l’opposition envers la Cédéao. Les manifestants critiquent la décision de l’organisation sous-régionale d’activer sa force en attente en vue d’une éventuelle opération pour libérer l’ancien président déchu, Mohamed Bazoum. Le général Tiani, chef de la junte, est devenu un nom scandé à maintes reprises, illustrant la reconnaissance de son rôle par les manifestants. Certains ont brandi des drapeaux nationaux nigériens ainsi que des drapeaux russes.
La manifestation s’est déroulée sans incident ni débordement, se dispersant en fin d’après-midi. À noter que cette mobilisation survient alors que le nouveau gouvernement dirigé par le Premier ministre Ali Mahaman Lamine Zeine tenait sa première réunion. Ces événements témoignent d’une atmosphère complexe et dynamique au Niger, où les préoccupations nationales et les sentiments anti-étrangers se mêlent au contexte politique en évolution constante.