Marine Le Pen, la cheffe du Rassemblement national, risque une condamnation de cinq ans de prison, dont deux ans avec sursis, ainsi que cinq ans d’inéligibilité. Cette condamnation a été demandée mercredi à Paris, car elle est accusée d’avoir participé à un “système organisé” pour détourner des fonds du Parlement européen. Si elle est condamnée, cela pourrait nuire à ses chances de se présenter aux élections présidentielles de 2027.
La peine de prison demandée est dite “aménageable”, ce qui veut dire que Marine Le Pen ne serait pas forcément envoyée en prison. Toutefois, la demande de cinq ans d’inéligibilité pourrait l’empêcher de se présenter aux élections de 2027. Le procureur Nicolas Barret a précisé que cette peine devrait entrer en vigueur tout de suite, même si Marine Le Pen fait appel, ce qui pourrait compromettre sa carrière politique.
Selon l’accusation, Marine Le Pen aurait pris part à un système qui permettait de détourner de l’argent public entre 2004 et 2016. Ce système utilisait des assistants parlementaires européens fictifs, payés avec des fonds du Parlement européen, mais qui travaillaient en réalité pour le parti de Marine Le Pen, le Rassemblement national. Le procureur a expliqué que ce système se serait intensifié lorsque Marine Le Pen a pris la direction du parti en 2011.
Si cette condamnation est confirmée, Marine Le Pen ne pourra pas se présenter aux élections présidentielles de 2027, ce qui serait un gros coup dur pour le Rassemblement national et pourrait changer le paysage politique en France. Jordan Bardella, président du RN, a vivement critiqué cette demande, affirmant qu’il s’agissait d’une “atteinte à la démocratie” et accusant le parquet de vouloir empêcher les Français de choisir leurs dirigeants.
Marine Le Pen et ses soutiens ont rejeté ces accusations, en disant qu’il s’agit d’un acharnement judiciaire pour affaiblir leur parti. Jordan Bardella a déclaré que “le parquet n’est pas dans la justice, il est dans l’acharnement et la vengeance”, qualifiant les réquisitions de “scandaleuses”. Ils affirment que les preuves sont “artificielles” et que les contrats mentionnés manquent de cohérence.
En plus des charges contre Marine Le Pen, le parquet a demandé une amende de 4,3 millions d’euros contre le Rassemblement national, dont 2 millions d’euros fermes. Ces amendes visent à rembourser le préjudice évalué par le Parlement européen, qui estime le montant détourné à 4,5 millions d’euros. Le procès continue, et le jugement final pourrait bien marquer un tournant pour le parti et ses dirigeants.