Le Premier ministre Pravind Jugnauth reconnaît sa défaiteLe Premier ministre sortant de Maurice, Pravind Kumar Jugnauth, a reconnu sa défaite aux élections législatives du lundi 11 novembre. Cette élection marquée par des craintes concernant la stabilité politique et économique du pays, considéré comme l’une des démocraties les plus stables et les plus riches d’Afrique, a vu l’Alliance du changement, dirigée par Navin Ramgoolam, se rapprocher de la victoire.
Navin Ramgoolam prêt à reprendre les rênesAlors que le dépouillement se poursuit dans les 21 circonscriptions, les résultats partiels indiquent une large avance de l’Alliance du changement. Menée par Navin Ramgoolam, 77 ans, ancien Premier ministre et chef du Parti travailliste, cette coalition semble en passe de reprendre les commandes. Pravind Jugnauth, visiblement résigné, a déclaré à la presse : « Nous allons vers une défaite, et c’est évident que l’Alliance Lepep connaîtra une lourde défaite ». Il a ajouté, dans un geste d’humilité, souhaiter bonne chance à la nouvelle équipe.
Contexte politique : une crise de confianceLa défaite de Pravind Jugnauth et de ses principaux alliés, les vice-Premiers ministres, s’annonce comme l’une des plus importantes de l’histoire démocratique mauricienne. Dans les rues de l’île, des partisans de l’opposition célèbrent déjà le retour de Navin Ramgoolam, qui a déjà occupé le poste de Premier ministre à trois reprises. Les électeurs ont clairement privilégié des enjeux quotidiens comme le pouvoir d’achat, la lutte contre la drogue et le respect des institutions, au détriment de la continuité proposée par Jugnauth.
Le poids des événements récentsPravind Jugnauth espérait tirer profit de l’accord « historique » conclu avec Londres début octobre sur la souveraineté de l’archipel des Chagos, un succès diplomatique attendu depuis plus d’un demi-siècle. Cependant, cette victoire n’a pas été suffisante pour compenser les controverses qui ont suivi. En octobre, des fuites de conversations téléphoniques impliquant des politiciens, des membres de la société civile et des journalistes ont suscité un grand scandale sur les réseaux sociaux, mettant à mal la crédibilité du gouvernement.
Tentatives de restriction des réseaux sociauxFace à cette situation, le gouvernement a tenté de contrôler les dégâts en annonçant le 1er novembre le blocage temporaire des réseaux sociaux, afin d’éviter une propagation incontrôlée des fuites. Cette décision, vite révée devant l’indignation de l’opposition et des médias, n’a fait qu’accentuer le sentiment de méfiance parmi la population, déçue par ce qu’elle percevait comme une atteinte à la liberté d’expression.
Un avenir incertain pour Pravind JugnauthAvec les résultats définitifs attendus en soirée, Pravind Jugnauth semble se diriger vers une période d’introspection. L’échec de l’Alliance Lepep et la résurgence de Navin Ramgoolam marquent un tournant pour Maurice, qui doit faire face aux défis économiques et sociaux actuels. Ramgoolam, fort de son expérience, devra répondre aux attentes des électeurs, en particulier sur les questions du coût de la vie et de la gouvernance.