La police mauricienne a émis un mandat d’arrêt à l’encontre d’Harvesh Seegolam, ancien gouverneur de la Banque centrale de Maurice, dans le cadre d’une enquête sur des malversations financières. Actuellement à l’étranger, il pourrait être arrêté dès son retour au pays, selon une note circulaire émise par les autorités.
L’unité chargée de la lutte contre le blanchiment d’argent a ordonné aux services d’immigration aéroportuaire et portuaire d’arrêter l’ex-gouverneur. Harvesh Seegolam est accusé de compliciter dans une transaction suspecte d’un million de dollars effectuée à la veille des élections législatives. Cette somme aurait été transférée sur un compte étranger appartenant à une société privée.
Harvesh Seegolam avait été nommé à la tête de la Banque centrale en 2019, sur recommandation de l’ancien Premier ministre Pravind Jugnauth. Il a occupé ce poste stratégique pendant quatre ans, avant de démissionner soudainement le mois dernier, seulement une semaine après l’entrée en fonction du gouvernement de Navin Ramgoolam, le 11 novembre. La nouvelle direction de la Banque centrale a déposé une plainte formelle, dénonçant des malversations graves.
L’affaire, qui fait grand bruit à Maurice, pourrait avoir des conséquences politiques et économiques majeures. Le gouvernement actuel pourrait renforcer la surveillance des institutions financières pour éviter de futures dérives. De plus, si les accusations sont avérées, cela marquerait un tournant inédit dans l’histoire de la Banque de Maurice, symbole de stabilité économique dans le pays.
La nouvelle administration de la Banque centrale a publiquement pointé du doigt des malversations, bien qu’elle n’ait pas mentionné directement Harvesh Seegolam. Dans un communiqué, elle a affirmé vouloir « restaurer la confiance et la transparence dans les opérations bancaires ». Contacté par plusieurs médias, l’ancien gouverneur n’a pas réagi, probablement en raison de ses déplacements en Afrique et au Moyen-Orient.
Les observateurs économiques locaux estiment que cette affaire pourrait fragiliser l’image internationale de Maurice en tant que hub financier régional. Les accusations de blanchiment d’argent et de corruption sont prises très au sérieux par les investisseurs. Pour le gouvernement de Navin Ramgoolam, l’enjeu est double : prouver sa volonté de rupture avec le passé tout en évitant de nuire à l’économie du pays.