Le procès de l’ancien président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, est au cœur de l’actualité en Mauritanie. Le Procureur a réclamé une peine de 20 ans de prison ferme et la confiscation de ses biens lors de cette affaire qui a débuté il y a neuf mois.
La condamnation requise est basée sur des accusations d’enrichissement illicite, d’abus de pouvoir et de blanchiment d’argent pendant la présidence d’Abdel Aziz, qui a dirigé le pays de 2008 à 2019. Il s’agit d’un procès majeur qui suscite l’attention du public en Mauritanie et au-delà.
Ce procès s’inscrit dans un contexte de lutte contre la corruption et d’exigence de responsabilité des anciens dirigeants en Afrique. Les Mauritanians et la communauté internationale observent de près l’évolution de cette affaire.
Les avocats de la défense ont entamé leurs plaidoiries avec pour objectif principal l’acquittement complet de l’ancien président mauritanien. Ils se basent notamment sur l’article 93 de la Constitution mauritanienne, qui, selon leur interprétation, accorde une immunité au président pour les actes commis pendant son mandat, sauf en cas de haute trahison.
L’article 93 énonce que le président ne peut être jugé que pour haute trahison devant la Haute Cour de justice, et il ne peut être jugé dans un tribunal de droit commun pour d’autres infractions. Cependant, cette interprétation est contestée par les avocats de la partie civile, qui soutiennent que les infractions reprochées sont détachables de sa fonction présidentielle, laissant ainsi la porte ouverte à un procès après son mandat.
Le débat juridique et la tension autour de ce procès mettent en lumière les enjeux de l’immunité présidentielle et la délimitation des actes passibles de poursuites pour les anciens chefs d’État en Mauritanie.