L’Éthiopie a exprimé son souhait de contribuer à la Mission de soutien et de stabilisation de l’Union africaine en Somalie (AUSSOM), prévue pour remplacer l’ancienne mission ATMIS. Cette annonce, faite le 3 janvier par Addis-Abeba, s’inscrit dans le cadre d’une lutte conjointe contre les insurgés shebabs. La Somalie, quant à elle, se donne le temps d’examiner cette proposition.
C’est lors d’une visite à Mogadiscio le 2 janvier, menée par la ministre éthiopienne de la Défense, Aicha Mohammed Mussa, que l’Éthiopie a officialisé son intention de s’impliquer dans l’AUSSOM. Selon le ministère éthiopien des Affaires étrangères, les discussions ont abouti à un accord préliminaire visant à renforcer la collaboration bilatérale et à solidifier les relations entre les deux nations. Addis-Abeba souhaite fournir des troupes pour lutter contre les shebabs, insurgés actifs depuis plus de 15 ans.
Cette annonce intervient après une année 2024 tumultueuse dans les relations éthiopiennes-somaliennes. Parmi les sources de friction, on retient un accord maritime entre l’Éthiopie et la région autoproclamée indépendante du Somaliland, qui avait suscité la colère de Mogadiscio. En réponse, la Somalie avait menacé de forcer le retrait des troupes éthiopiennes déjà présentes sur son territoire. Cette proposition de coopération semble donc être une tentative d’apaisement de ces tensions.
La Somalie, tout en examinant la proposition, insiste sur le respect de sa souveraineté et de son intégrité territoriale. Cette position pourrait influencer l’acceptation des troupes éthiopiennes dans le cadre de l’AUSSOM. Les discussions entre les deux pays sont également perçues comme une opportunité pour consolider la stabilité régionale, dans un contexte où les shebabs continuent de représenter une menace majeure.
En s’impliquant dans l’AUSSOM, l’Éthiopie pourrait contribuer à une réponse coordonnée face aux défis sécuritaires de la région. Cependant, certains analystes estiment que les ambitions d’Addis-Abeba doivent être interprétées avec prudence, notamment au regard de ses intérêts géopolitiques dans la Corne de l’Afrique. La participation éthiopienne pourrait ainsi servir à projeter son influence dans la région.
Si la proposition éthiopienne témoigne d’une volonté de rapprochement, sa mise en œuvre dépendra des décisions de Mogadiscio et de la capacité des deux pays à surmonter leurs différends. En attendant, les insurgés shebabs, toujours actifs et résilients, rappellent l’urgence d’une réponse concertée pour garantir la sécurité et la stabilité en Somalie.