Dans une vidéo diffusée dimanche 5 janvier, l’opposant mozambicain Venancio Mondlane a déclaré qu’il rentrerait à Maputo le jeudi 9 janvier. Ce retour intervient six jours avant l’investiture de Daniel Chapo, réélu président sous l’étiquette du parti au pouvoir, le Frelimo. Mondlane, qui s’est exilé après les élections contestées du 9 octobre, promet de relancer la mobilisation contre ce qu’il qualifie de « régime illégitime ».
Depuis son exil, Venancio Mondlane n’a cessé d’appeler à la contestation. Ses directs sur les réseaux sociaux ont rythmé les semaines suivant les élections, dénonçant une fraude massive au profit de Daniel Chapo. Les manifestations, grèves et blocages qu’il a encouragés ont conduit à des affrontements violents, avec plusieurs morts parmi les manifestants. Cependant, cette mobilisation n’a pas réussi à infléchir la décision du Conseil constitutionnel, qui a confirmé fin décembre la victoire du président sortant.
Le Mozambique est marqué par la domination du Frelimo, parti au pouvoir depuis l’indépendance en 1975. Malgré les critiques sur sa gestion et les soupçons de corruption, le parti reste solidement implanté dans les institutions. Les élections d’octobre dernier, jugées frauduleuses par l’opposition et une partie de la société civile, ont exacerbé les tensions politiques dans un pays déjà fragile.
Le retour de Venancio Mondlane pourrait intensifier les tensions à Maputo. L’opposant, soutenu par le parti Podemos, reste intransigeant face au Frelimo, refusant tout compromis. Dans une récente déclaration, il a affirmé que le 15 janvier – jour prévu pour l’investiture de Daniel Chapo – serait marqué par une « prise de pouvoir à Maputo ». Cette annonce laisse présager de nouvelles mobilisations qui pourraient déstabiliser davantage la capitale.
Si Venancio Mondlane incarne l’espoir d’un changement pour une partie des Mozambicains, sa stratégie à distance a montré ses limites. Les deux mois de mobilisation n’ont pas abouti aux résultats escomptés, et son retour représente un pari risqué. Sa sécurité, déjà menacée après l’assassinat de deux membres de son entourage, reste une préoccupation majeure.
Dans son message vidéo, Mondlane a promis une escalade de la contestation, qualifiant son retour de moment clé. Ses déclarations, teintées de défiance, annoncent une intensification des affrontements avec le pouvoir. Alors que le Mozambique s’apprête à vivre une transition présidentielle sous haute tension, l’évolution de la situation dépendra en grande partie de la réaction des autorités face à ce défi politique et sécuritaire.