La survie de MTN Cameroun menacée par le gel de ses comptes bancaires suite à une dispute judiciaire
La société de téléphonie mobile MTN Cameroun se retrouve dans une situation délicate alors qu’elle tente de sauver ses avoirs qui ont été gelés par la justice. Cette décision a été prise à la demande d’un homme d’affaires camerounais, Ahmadou Baba Danpullo, qui lui-même fait face à des problèmes avec ses investissements en Afrique du Sud. Il s’agit d’une affaire financière de grande ampleur, estimée à 259 milliards de francs CFA, dans laquelle MTN se présente comme une victime collatérale.
MTN Cameroun ne compte pas se laisser abattre face à cette situation. Malgré son incompréhension quant aux ordonnances de justice qui ont conduit au gel de ses comptes bancaires, l’entreprise maintient qu’elle n’a aucun lien commercial avec Ahmadou Baba Danpullo, l’opérateur économique concerné. Selon Maître Barnabé Nekui, avocat de MTN Cameroun, aucune transaction n’a jamais eu lieu entre les deux parties. Les sommes en jeu sont considérables, avec des saisies s’élevant à environ 150 milliards de francs CFA.
Une question cruciale se pose désormais concernant la sécurisation de ces fonds que le juge du tribunal de première instance de Douala souhaite voir placés aux greffes de son tribunal. MTN Cameroun s’oppose catégoriquement à cette idée, arguant que la seule entité habilitée à recevoir de tels dépôts sur le territoire camerounais est la Caisse de dépôt et consignation, conformément à la loi de 2008. La société conteste fermement toute autre désignation de séquestre par une administration ou une juridiction.
Les conséquences de cette affaire pourraient être désastreuses pour MTN Cameroun. Maître Nekui souligne que l’entreprise est le troisième plus gros contributeur fiscal au Cameroun et emploie plus de cent mille citoyens camerounais. Étouffer financièrement MTN Cameroun à ce stade ne serait rien de moins qu’une décision suicidaire pour tout opérateur économique. Cependant, la société espère éviter cette extrémité et est prête à défendre ses intérêts jusqu’à la Cour commune de justice et d’arbitrage basée à Abidjan en Côte d’Ivoire.