Le ministre namibien de l’Agriculture, Mac-Albert Hengari, a été arrêté le dimanche 27 avril 2025, après avoir été accusé de viol sur mineure. Les faits remontent à 2019, lorsqu’il aurait agressé une jeune fille de 16 ans. Cette arrestation survient après plusieurs mois d’investigations lancées en novembre 2024, et a conduit à sa révocation immédiate de ses fonctions gouvernementales et parlementaires, un mois seulement après sa nomination par la présidente Netumbo Nandi-Ndaitwah.
L’arrestation de Mac-Albert Hengari fait suite à un communiqué officiel de la présidence, indiquant que son licenciement était effectif depuis le 23 avril, jour où il aurait dû présenter sa démission. Le ministre est également visé par une enquête pour corruption, en plus des accusations de viol. L’affaire a pris une tournure encore plus grave avec l’ajout d’une nouvelle accusation : l’ancien ministre aurait contraint la victime à subir un avortement, ce qui constitue une autre infraction en Namibie, où l’avortement est illégal, sauf dans des circonstances très strictes.
Cette situation survient dans un contexte politique tendu, marqué par des critiques de l’opposition au moment de sa nomination en mars dernier. De nombreux acteurs politiques, notamment la formation des Patriotes Indépendants pour le Changement (PIC), avaient exprimé des réserves sur le choix de Mac-Albert Hengari. Son arrestation rapide, suivie de sa mise en détention provisoire jusqu’à son procès prévu pour le 3 juin, révèle un climat de méfiance grandissant à l’égard du gouvernement, et alimente les débats sur la gestion des violences de genre dans le pays.
Les accusations portées contre Hengari soulignent des problématiques récurrentes liées à la violence sexuelle et à l’impunité en Namibie. Les Patriotes Indépendants pour le Changement ont exprimé leur consternation, dénonçant un « scandale » qui met en lumière l’inefficacité des discours gouvernementaux sur les violences de genre. Cette situation démontre les fractures profondes au sein du gouvernement namibien, avec une opposition qui ne cesse de dénoncer les manquements aux principes de justice et d’équité.
Si cette affaire marque un tournant pour la lutte contre les violences de genre en Namibie, elle pourrait aussi engendrer des implications politiques importantes. À l’approche des élections, les critiques sur la gestion des affaires publiques et des droits des femmes risquent d’intensifier la pression sur le gouvernement. La présidence sera-t-elle capable de se réconcilier avec les partisans de la justice et de l’égalité, ou cette affaire aura-t-elle un impact durable sur la confiance du public dans ses dirigeants ?
Au-delà de l’arrestation de Mac-Albert Hengari, c’est la question de la protection des victimes de violences sexuelles en Namibie qui se pose désormais avec acuité. La société civile, tout comme les partis d’opposition, pourrait être amenée à réclamer des réformes plus ambitieuses en matière de législation contre les violences sexuelles, ainsi qu’une plus grande transparence dans le traitement de ces affaires sensibles.