La Namibie a élu sa première femme présidente, Netumbo Nandi-Ndaitwah. Elle est une figure importante de la politique namibienne et était vice-présidente avant cette élection. Candidate du parti au pouvoir, la Swapo, elle a remporté les élections avec 57,31 % des voix, d’après l’annonce de la commission électorale du 3 décembre. C’est un moment historique pour la Namibie, car c’est la première fois qu’une femme dirige le pays depuis son indépendance.
Netumbo Nandi-Ndaitwah, aussi surnommée “NNN”, a gagné au premier tour contre son principal adversaire, Panduleni Itula, le chef du parti d’opposition IPC, qui a reçu seulement 25,50 % des voix. Bien que l’élection ait été marquée par des difficultés logistiques et des tensions, Nandi-Ndaitwah a réussi à renforcer sa position sur la scène politique. Son expérience en tant que vice-présidente et militante lui a donné une image de stabilité, ce qui est très important dans le contexte actuel de crise économique en Namibie.
Cette élection s’est déroulée dans un contexte de grands défis économiques. La Namibie est l’un des plus grands producteurs d’uranium au monde, mais elle est aussi l’un des pays les plus inégalitaires, selon la Banque mondiale. Près de la moitié des jeunes du pays sont au chômage, ce qui a poussé Netumbo Nandi-Ndaitwah à promettre de créer 250 000 emplois au cours des cinq prochaines années. Dans son discours de victoire, elle a parlé de son objectif de rendre l’économie plus juste, en attirant des investisseurs étrangers pour stimuler la croissance.
Netumbo Nandi-Ndaitwah veut transformer la Namibie tout en assurant la continuité des projets existants. En plus de ses réformes économiques, elle souhaite améliorer les infrastructures et développer l’industrie. Elle pense que son expérience et sa maturité politique peuvent aider à apporter “sagesse et stabilité” à un pays qui fait face à des défis sociaux et économiques importants. Elle reste attachée à ses valeurs conservatrices, notamment sur des questions sensibles comme l’avortement, pour lequel elle défend des règles strictes.
L’élection n’a cependant pas été sans controverses. Panduleni Itula, l’adversaire principal de Nandi-Ndaitwah, a remis en question la validité des résultats. Il a affirmé que les élections ne pouvaient pas être considérées comme “libres, équitables et légitimes” à cause de nombreuses irrégularités. Les élections du 27 novembre ont rencontré des problèmes logistiques, notamment une pénurie de bulletins de vote et de longues files d’attente, ce qui a conduit certains électeurs à renoncer à voter, alimentant ainsi les critiques sur la crédibilité du processus électoral.
Malgré ces contestations, Netumbo Nandi-Ndaitwah représente un nouveau départ pour la Namibie. Elle est une figure historique de la lutte pour l’indépendance et continue de défendre des valeurs de justice sociale et de progrès. Sa présidence pourrait être une étape importante pour l’émancipation politique des femmes en Namibie et dans la région. Maintenant, il reste à voir si elle pourra tenir ses promesses et réussir à apporter des changements dans un pays marqué par de fortes inégalités.