Le président ghanéen, Nana Akufo-Addo, a affirmé que son pays ne pouvait pas “tourner le dos” au Burkina Faso. Dans une interview accordée à RFI en marge du XIXe Sommet de la Francophonie, il a insisté sur la nécessité de maintenir les relations avec ce voisin malgré son retrait de la CEDEAO. Il a également exprimé l’espoir d’un retour rapide du Burkina Faso, ainsi que du Niger et du Mali, au sein de cette organisation régionale.
Akufo-Addo a rappelé que le Burkina Faso et le Ghana partagent une frontière de 600 km, ce qui renforce l’importance stratégique de leurs relations. Il a souligné que même si le Burkina Faso est désormais en relation avec des supplétifs russes, cela ne change rien à l’engagement du Ghana à maintenir des liens étroits. Selon lui, la réintégration du Burkina Faso dans la CEDEAO serait bénéfique pour tous les pays de la région.
Depuis le début de l’année, le Burkina Faso, le Mali et le Niger se sont retirés de la CEDEAO, une décision marquée par des contextes politiques et sécuritaires tendus dans ces pays. Le président ghanéen avait, à plusieurs reprises, exprimé ses inquiétudes face à l’influence de groupes étrangers dans ces États, notamment des mercenaires russes au Burkina Faso. Cependant, il semble aujourd’hui privilégier la diplomatie pour faciliter leur retour dans l’organisation régionale.
Pour l’avenir, Akufo-Addo espère voir de nouveaux accords être conclus pour ramener ces pays dans le giron de la CEDEAO. Il a réaffirmé l’importance d’une Afrique de l’Ouest unie, rappelant que les divisions affaiblissent la région. Il mise sur un dialogue renforcé entre les États membres pour surmonter ces obstacles.
En outre, Akufo-Addo a profité de cette interview pour plaider fermement en faveur de la libération de Mohamed Bazoum, l’ancien président du Niger, renversé lors du coup d’État de juillet 2023. Il considère que son emprisonnement envoie un mauvais signal à la communauté internationale et met en danger la démocratie dans la région.
Enfin, alors que son mandat présidentiel s’achève, Akufo-Addo se réjouit de la sortie du Ghana de la crise financière, facilitée par un accord avec ses créanciers et le FMI. Il voit en cela une opportunité de relancer l’économie de son pays et de renforcer les fondamentaux économiques qui, selon lui, sont solides et porteurs d’avenir.