La junte au pouvoir au Niger depuis le coup d’Etat de juillet a annoncé, mardi 12 septembre, qu’elle mettait fin à un accord de coopération militaire conclu en 2022 avec le Bénin voisin, qu’elle accuse « d’envisager une agression » contre son pays.
« Nous dénonçons l’accord de coopération militaire avec la République du Bénin […], qui a décidé d’envisager une agression contre le Niger au lieu de le soutenir », a souligné le régime militaire nigérien dans un communiqué lu à la télévision nationale, indiquant avoir « appelé à plusieurs reprises au respect des obligations » de cet accord signé le 11 juillet 2022 entre les deux pays.
« La République du Bénin a autorisé le stationnement des militaires mercenaires et matériels de guerre dans la perspective d’une agression voulue par la France en collaboration avec certains pays contre le Niger », ont ajouté les militaires qui avaient destitué le président Mohamed Bazoum, le 26 juillet dernier.
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui a pris de lourdes sanctions économiques contre le Niger depuis le 30 juillet, menace d’utiliser la force si la junte ne procède pas au rétablissement du président Bazoum dans ses fonctions, sans préciser le calendrier ou les détails d’une éventuelle intervention militaire.
L’accord de coopération militaire signé entre le Niger et le Bénin portait notamment sur l’échange de renseignements, l’assistance aérienne pour suivre les mouvements des djihadistes et des opérations conjointes entre les armées des deux pays.
Le régime militaire de Niamey avait accusé le 9 septembre la France de « déployer ses forces » dans plusieurs pays ouest-africains en vue d’une « agression » contre le Niger. Ces accusations ont été démenties par la France qui compte environ 1500 soldats déployés dans ce pays du Sahel dans le cadre de la lutte antidjihadiste.