Le 28 février 2025, une embuscade près de la frontière algérienne a coûté la vie à onze militaires nigériens. L’attaque s’est déroulée dans la localité d’Inanbagarett, dans le département d’Ingall, situé au nord du Niger. L’armée nigérienne a confirmé ce bilan lourd, soulignant que l’incident a eu lieu pendant une patrouille de routine. En réponse, le chef d’État-major des forces armées, le général Salaou Barmou, et d’autres responsables militaires se sont rendus à Agadez pour assister aux obsèques des victimes. Le département d’Ingall, une zone proche de la frontière algérienne, demeure un terrain sensible en raison de l’instabilité dans la région.
L’attaque a frappé une unité en patrouille, sans que les autorités ne précisent immédiatement le nombre exact de blessés. D’autres militaires ont été blessés durant l’incident, mais leur nombre reste inconnu. L’attaque, attribuée à des groupes armés non identifiés, n’a pas encore été revendiquée. Cette embuscade est la deuxième dans la région en moins d’un mois, après celle du 3 février, où une autre unité de l’armée nigérienne avait été victime d’une attaque similaire dans le département de Téra, près de la frontière avec le Burkina Faso. En tout, plus de 20 soldats ont perdu la vie dans ces deux attaques.
L’attaque du 28 février s’inscrit dans un contexte de dégradation de la situation sécuritaire dans le Sahel, où les forces armées des pays voisins, comme le Mali, le Burkina Faso, et le Niger, font face à des groupes djihadistes liés à Al-Qaïda et à l’État islamique. Les embuscades contre les armées nationales sont devenues de plus en plus fréquentes, notamment dans les zones frontalières comme celle d’Ingall, où la présence de groupes armés est notoire. Ces attaques, souvent accompagnées de l’utilisation d’engins explosifs improvisés (EEI), visent à déstabiliser les gouvernements régionaux et à faire pression sur les forces de sécurité locales.
L’attaque d’Inanbagarett fait redoubler les inquiétudes concernant l’efficacité des mesures prises par l’armée nigérienne pour sécuriser ses frontières. Avec la multiplication des attaques en zone frontalière, le Niger se trouve face à un défi sécuritaire majeur. La pression sur les forces de défense et de sécurité devrait augmenter dans les mois à venir, avec des risques accrus de violences intercommunautaires dans les zones touchées. L’intervention de la communauté internationale, à travers la force conjointe du G5 Sahel ou d’autres initiatives, pourrait se renforcer pour soutenir les pays de la région dans leur lutte contre les insurgés.
Malgré les pertes humaines importantes, des témoignages recueillis auprès de responsables locaux font état de la résilience des populations et des forces de défense face à ces attaques. Les autorités régionales continuent de renforcer les dispositifs de sécurité, mais la difficulté réside dans l’ampleur du territoire à couvrir et la porosité des frontières. De plus, le manque de ressources et le manque de coordination entre les différentes forces engagées dans la lutte contre le terrorisme compliquent l’issue de ces affrontements. L’analyse des facteurs sous-jacents à cette instabilité souligne la persistance des fractures ethniques et politiques, exacerbées par l’implication des groupes armés transnationaux.
Les récentes attaques auront sans doute un impact sur la politique intérieure du Niger, notamment sur la question de la sécurité nationale. Les autorités devront justifier leurs stratégies de lutte contre le terrorisme et rassurer la population sur leur capacité à protéger les citoyens. De plus, ces événements peuvent nuire à la stabilité du gouvernement en place et alimenter les débats sur l’inefficacité des forces armées dans certaines régions du pays. Les choix politiques à venir devront inclure une évaluation critique de la coopération régionale et internationale dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.