Dimanche 3 décembre, un village de l’État de Kaduna, au Nigeria, a été le théâtre d’un massacre choquant. Les autorités, après avoir admis qu’un drone de l’armée avait tiré par erreur sur des habitants rassemblés pour une fête religieuse, font face à des questions urgentes. Au moins 85 personnes ont perdu la vie, et des dizaines ont été blessées dans la localité de Tudun Biri. Cette tragédie soulève des préoccupations quant à la responsabilité des autorités et à la nécessité de rendre des comptes.
Les témoignages des survivants, tels que celui poignant d’Aisha Jibrin, veuve et mère endeuillée, révèlent l’ampleur de la catastrophe. Les habitants célébraient la fête du Maouloud lorsque des bombes ont semé la panique, causant des pertes dévastatrices. La colère de la population, exprimée à travers des manifestations à Abuja et Zaria, souligne l’urgence de réponses et de sanctions. Les banderoles réclament un ministre de la Défense sérieux, mettant en lumière le besoin de responsabilité.
Dans un contexte où l’armée reconnaît être à l’origine des tirs, le chef d’état-major de l’armée nigériane, le lieutenant-général Taoreed Abiodun Lagbaja, s’est rendu sur place pour évaluer la situation. Les enquêtes en cours et l’ordre du président Bola Ahmed Tinubu d’ouvrir une enquête démontrent la gravité de la situation. La société civile demande des résultats tangibles, tandis que l’ONU appelle à une enquête approfondie et impartiale.
Les Nations unies pressent les autorités nigérianes de revoir les règles d’engagement et les procédures opérationnelles pour éviter de futurs incidents similaires. L’utilisation des drones au Nigeria, contre des groupes armés, s’accompagne malheureusement de bavures meurtrières récurrentes. Avec près de 400 civils morts depuis 2017 dans de telles erreurs, la nécessité d’une réévaluation urgente de ces opérations est indéniable.