Le Nigéria, confronté à une crise monétaire significative, voit plusieurs de ses multinationales cotées à la Bourse de Lagos lutter contre les effets délétères de la dévaluation du naira. Parmi elles, Nigerian Breweries, une filiale du géant néerlandais Heineken, affiche des pertes substantielles pour la première fois en dix ans.
Cette situation financière précaire est principalement causée par une dépréciation accélérée du naira. En effet, malgré une hausse de 8,9% de ses ventes, Nigerian Breweries a subi une augmentation drastique de ses charges financières, qui ont grimpé de 449,7%. Cette augmentation est liée aux remboursements de dettes internationales, rendant la gestion financière extrêmement difficile.
Le président Bola Tinubu, élu en juin 2023, a tenté d’adresser ces problèmes en régulant différemment la gestion des réserves de change, mais cette mesure a entraîné une dévaluation plus marquée du naira. Cette politique a mis en évidence la forte dépendance de l’économie locale aux importations, dans un contexte où l’inflation a également atteint les 37%.
Face à cette crise, les entreprises comme Nigerian Breweries ont déjà pris des mesures drastiques, telles que l’augmentation à trois reprises des prix de leurs produits. De plus, une augmentation de capital de 600 milliards de nairas est envisagée pour consolider les fonds propres et affronter les défis à court et moyen terme. D’autres multinationales, telles que MTN et Unilever, revoient également leurs stratégies pour s’adapter à cet environnement économique difficile.
Malgré une performance globalement positive de la Bourse de Lagos, avec un indice principal en hausse de 36,6% depuis le début de l’année, les entreprises étrangères y cotées ont vu leurs valeurs décliner, illustrant un paysage financier contrasté.
Le futur économique du Nigéria reste incertain. Bien que le naira montre des signes de reprise, l’ampleur des défis économiques nécessite des réformes structurelles profondes pour stabiliser la monnaie et redynamiser le marché, permettant ainsi une reprise de la croissance économique et une réduction de l’inflation.