Le chef d’état-major nigérian, le général Christopher Musa, a appelé l’ONU à lancer une enquête approfondie sur les flux financiers internationaux soutenant Boko Haram. Dans une interview accordée à Al-Jazeera, il a insisté sur l’importance de suivre et de tracer ces fonds pour comprendre et démanteler les réseaux de soutien économique de ce groupe terroriste.
Selon le général, plus de 120 000 membres présumés de Boko Haram se sont rendus récemment. Ces individus, souvent porteurs de devises étrangères, ont soulevé des interrogations sur l’origine de leur financement. « Comment ces fonds ont-ils transité et permis à ce groupe de subsister pendant 15 ans ? » s’est-il interrogé, pointant du doigt une possible collusion internationale.
Boko Haram, actif depuis 2009, a infligé d’immenses souffrances au nord-est du Nigeria, tuant des dizaines de milliers de personnes et forçant des millions à fuir leurs foyers. Le groupe a bénéficié d’un réseau complexe de financements et de soutiens locaux et internationaux, souvent difficile à tracer. Ces flux financiers restent un point névralgique de sa résilience.
Pour le général Musa, la lutte contre Boko Haram ne peut pas être menée uniquement à l’échelle nationale. Il a souligné que le Nigeria, limité dans sa capacité à accéder aux données financières internationales, a besoin d’une coopération globale pour exposer les réseaux et neutraliser leurs soutiens.
Le général a également évoqué la possibilité d’une « conspiration internationale », sans toutefois accuser directement des individus ou États. Il a mis en garde contre l’inaction, insistant sur le fait que laisser ces flux prospérer pourrait avoir des conséquences mondiales.
Cette demande d’enquête arrive à un moment critique où le Nigeria cherche à intensifier ses efforts contre le terrorisme tout en sollicitant davantage d’engagement de la communauté internationale. Répondre à cet appel pourrait marquer un tournant dans la lutte contre Boko Haram, en asséchant ses ressources financières et en renforçant les mécanismes de surveillance.