L’agence américaine Moody’s a relevé la note souveraine du Nigeria, la faisant passer de Caa1 à B3. Cette décision traduit une amélioration perçue de la situation financière du pays, après plusieurs réformes économiques mises en œuvre par le gouvernement du président Bola Tinubu.
Moody’s justifie cette révision positive par une meilleure balance des paiements et des réserves de change en hausse. Ces résultats découlent de la libéralisation du marché des changes, de la réduction des subventions sur les carburants et d’une politique monétaire plus rigoureuse. Bien que l’inflation reste préoccupante, l’agence observe des signes d’atténuation, laissant entrevoir une stabilisation progressive.
Ce relèvement intervient après deux années marquées par une sévère crise du coût de la vie, conséquence directe des ajustements structurels menés par Tinubu. À l’approche de la mi-mandat, le président défend ces choix impopulaires comme nécessaires pour restaurer les équilibres macroéconomiques. La Banque mondiale, il y a trois semaines, avait elle aussi reconnu des signes positifs, évoquant « la plus forte accélération de la croissance nigériane en dix ans ».
Avec cette amélioration de la note, le Nigeria pourrait accéder à des conditions de financement plus favorables sur les marchés internationaux. Une baisse des taux d’intérêt est attendue, ce qui allègerait le service de la dette, un enjeu crucial pour un pays dont les recettes pétrolières sont en déclin constant.
Malgré ces signaux positifs, la reprise reste fragile. Les effets des réformes sur le quotidien des Nigérians tardent à se faire sentir. Le gouvernement devra prouver sa capacité à maintenir le cap tout en maîtrisant l’inflation et en diversifiant ses sources de revenus, au-delà du pétrole.
Ce regain de confiance des agences de notation peut être interprété comme un succès technique pour l’administration Tinubu. Mais sur le plan politique, il reste à transformer cette crédibilité extérieure en adhésion intérieure. Les prochaines échéances électorales locales seront un indicateur du niveau d’acceptation de ces réformes par une population encore éprouvée.