Human Rights Watch (HRW) accuse l’armée rwandaise et le groupe armé M23 d’avoir mené des bombardements indiscriminés sur des camps de déplacés autour de Goma, dans le Nord-Kivu. Ces attaques, survenues à plusieurs reprises depuis la prise de Saké par le M23, ont notamment ciblé des zones densément peuplées, causant la mort de nombreux civils, dont des enfants.
L’ONG rapporte qu’au moins cinq fois, des tirs d’artillerie et de roquettes ont frappé des camps de déplacés ou des zones habitées autour de Goma. Le 3 mai dernier, des roquettes, attribuées à l’armée rwandaise et au M23, ont touché des camps de déplacés situés à 15 km de Goma, causant la mort de 17 civils, dont 15 enfants. De plus, le 2 février, une roquette a explosé à proximité d’une école primaire, documentant ainsi ce que HRW qualifie de possibles « crimes de guerre ».
Depuis que le M23 a pris le contrôle de Saké et que la ligne de front s’est rapprochée de Goma, les civils se trouvent de plus en plus exposés aux violences. Ces attaques sont exacerbées par le positionnement de l’artillerie congolaise à proximité des camps, augmentant les risques de représailles. HRW a également dénoncé une série d’exactions attribuées à l’armée congolaise et aux milices Wazalendo, comprenant meurtres, tortures, exécutions sommaires et viols au sein des camps de déplacés.
Le rapport de HRW souligne une violation flagrante du droit de la guerre, accusant toutes les parties du conflit de mépriser la vie des civils. Ces attaques répétées et la violence généralisée dans les camps de déplacés appellent à une réponse urgente de la communauté internationale pour protéger les civils et mettre fin à l’impunité.
En août 2024, Médecins Sans Frontières (MSF) a révélé que plus d’une jeune femme sur dix vivant dans les camps autour de Goma a signalé avoir été violée entre novembre 2023 et avril 2024. Ce chiffre alarmant pourrait même atteindre 17% dans certains camps, reflétant l’ampleur de la crise humanitaire qui sévit dans la région.
Face à cette situation, les organisations internationales appellent à une enquête approfondie et à la responsabilisation des acteurs impliqués dans ces violations des droits humains. La protection des civils doit être une priorité, et des mesures urgentes doivent être prises pour éviter que la violence ne s’intensifie davantage.