Le 24 mars, le parlement burkinabè a adopté un nouveau code des douanes, marquant une révision importante de la législation en vigueur depuis 1962. Ce texte, approuvé par 70 députés, avec une seule abstention, répond aux défis économiques et sécuritaires actuels, notamment la lutte contre le blanchiment des capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive.
Le ministre burkinabè de l’Économie et des Finances, Aboubakar Nacanabo, a souligné que le contexte économique et financier avait profondément évolué, justifiant ainsi cette révision législative. Les nouvelles mesures introduites visent à renforcer les capacités des autorités douanières à répondre aux enjeux globaux contemporains. Le code révisé comprend des dispositifs pour mieux contrôler les flux financiers et les échanges commerciaux, en intégrant des mécanismes de lutte contre le financement illicite et la prolifération des armes.
Ce changement intervient dans un contexte global marqué par l’intensification des risques sécuritaires, notamment en Afrique de l’Ouest. Les autorités burkinabè, confrontées à une situation économique complexe et à une menace terroriste croissante, ont jugé nécessaire d’adapter leur législation douanière pour mieux faire face à ces défis. Le précédent code, en place depuis plus de 60 ans, n’était plus adapté aux réalités actuelles du pays et de la région.
Le nouveau code des douanes devrait permettre des avancées significatives dans la régulation des échanges internationaux. Parmi les mesures phares figurent la mise en place d’un suivi électronique des camions de marchandises en transit, ainsi que l’introduction d’un contrôle non intrusif des moyens de transport. De plus, le paiement électronique des droits et taxes, ainsi que la facilitation des échanges commerciaux à travers des partenariats avec le secteur privé et d’autres administrations publiques, visent à améliorer la fluidité des opérations douanières.
Les perspectives de mise en œuvre de ce code révèlent des enjeux cruciaux. Il sera essentiel d’accompagner ces nouvelles règles d’un renforcement des capacités des autorités et d’une coopération régionale et internationale efficace. Par ailleurs, le code introduit une diversification et une souplesse accrues des garanties douanières, facilitant ainsi les opérations des entreprises. Cependant, les défis d’application, notamment en termes de ressources et de formation des agents, pourraient constituer un frein à la pleine efficacité de la réforme.
Des experts saluent cette révision du code des douanes comme un pas en avant, soulignant que le Burkina Faso, en alignant sa législation sur les normes internationales, pourrait améliorer son intégration dans les chaînes d’approvisionnement mondiales. Toutefois, les acteurs économiques locaux s’interrogent sur la mise en place concrète des nouvelles procédures, notamment en ce qui concerne la gestion électronique des paiements et la coopération avec les douanes des autres pays de la région.