La décision très attendue de la Cour suprême du Sénégal concernant l’éligibilité de l’opposant Ousmane Sonko à la présidentielle de février prochain a créé un choc. La Cour suprême a annulé la décision du tribunal de Ziguinchor du 12 octobre qui ordonnait la réinscription de Sonko sur les listes électorales, le maintenant ainsi en lice. La plus haute juridiction a statué que le tribunal de Ziguinchor avait surinterprété un vice de procédure, maintenant l’affaire en suspens et renvoyant le dossier au tribunal de Dakar pour un réexamen approfondi.
Après une délibération longue et technique, le président de la Cour suprême a cassé la décision du tribunal de Ziguinchor, argumentant que l’opposant avait été correctement notifié de sa radiation, selon lui. Cependant, la Cour suprême a ordonné un nouvel examen de l’affaire sur le fond par le tribunal de Dakar. Cette décision a été une déception majeure pour les partisans d’Ousmane Sonko, d’autant plus que le procureur de la République plaidait en faveur de la réinscription de Sonko sur les listes électorales.
En l’absence d’une des cinq juges lors de la lecture de la décision, certains ont interprété cela comme un possible désaveu. Bien que théoriquement tout reste possible avec ce nouveau procès, en pratique, à trois mois et demi de la présidentielle, la course contre-la-montre semble quasi impossible à remporter. Aucune date n’a encore été fixée pour le nouveau jugement à Dakar, laissant les Sénégalais dans l’incertitude quant à la participation de la personnalité la plus populaire de l’opposition à l’élection.
L’un des avocats d’Ousmane Sonko a exprimé sa déception en qualifiant la décision de l’État de jeu au chat et à la souris, privant ainsi les citoyens d’une élection à laquelle Sonko aurait pu participer.