La région instable du Nord-Kivu en République Démocratique du Congo (RDC) est le théâtre de nouveaux affrontements meurtriers. Les rebelles du M23 se sont une fois de plus opposés aux groupes armés pro-gouvernementaux au cours des deux derniers jours. La situation s’est détériorée, menaçant la grande ville de Goma.
Les combats ont éclaté mardi à l’aube près de Kibumba, une localité située à une vingtaine de kilomètres au nord de Goma, la capitale du Nord-Kivu. Bien que les autorités affirment que les affrontements opposent officiellement le M23 aux groupes pro-gouvernementaux, des questions persistent sur la participation de l’armée congolaise.
Le gouvernorat du Nord-Kivu a publié un communiqué dans lequel il souligne que des « dispositions ont été prises pour répondre à toutes les éventualités » après l’attaque d’une position des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC). Cette ambiguïté soulève des inquiétudes quant à l’implication réelle de l’armée dans les combats.
Le lundi précédent, les autorités congolaises ont accusé les rebelles du M23 d’avoir tué plusieurs civils dans le groupement de Tongo, une allégation contestée par le M23. Par ailleurs, le gouvernement a diffusé des images de drones montrant la présence de l’armée rwandaise dans la région, renforçant les accusations de soutien aux insurgés du M23.
Pendant ce temps, les civils continuent de payer le prix fort. Au moins 26 personnes ont perdu la vie lors d’une attaque attribuée aux rebelles ADF dans la ville d’Oicha, située au nord de Beni. Les témoins rapportent des actes de pillage et de violence brutale. Les manifestations de colère contre l’insécurité ont même conduit à l’incendie de véhicules humanitaires, les habitants clamant : « Nous n’avons pas besoin d’aide humanitaire, nous voulons la sécurité ».